C’est une visite à forte portée symbolique qu’a effectuée, hier, Mohamed Boukhari, ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, dans la ville industrielle de Sétif. Accompagné du wali et des autorités locales, il est venu prendre la mesure des efforts engagés pour positionner l’Algérie comme un acteur majeur du commerce international.
L’agenda ministériel était dense, lancement de convois d’exportation, visites d’unités industrielles et échanges avec les opérateurs économiques. Le message du ministre a été clair, les objectifs fixés par le président Abdelmadjid Tebboune pour 2027 doivent être atteints, et l’État sera au rendez-vous pour accompagner les investisseurs et les industriels.
Sur le site de Baticeram, relevant du groupe Khanfri, le ministre a donné le coup d’envoi d’un convoi de 19.000 m² de céramique à destination de la Libye. Cette unité, équipée de moyens de production modernes et affichant une capacité de 36.000 m² par jour, a su s’imposer sur le marché international.
En 2024, elle a exporté 500.000 m², et l’ambition pour 2025 est d’atteindre un million de m². Mais au-delà des chiffres, c’est l’enjeu logistique qui retient l’attention. Son président-directeur général l’a souligné : « l’exportation nécessite une infrastructure solide pour soutenir cette montée en puissance ».
Dans un autre secteur stratégique, celui de l’électroménager, le ministre a visité le complexe Sinova, partenaire officiel de Samsung. Là encore, il a donné le signal du départ d’un envoi de 162 réfrigérateurs et 231 machines à laver vers la Tunisie.
L’entreprise se fixe des ambitions bien plus larges, 100.000 réfrigérateurs et 120.000 téléviseurs doivent être écoulés sur les marchés étrangers dans les années à venir. Lors d’une cérémonie officielle, un partenariat stratégique a été scellé entre le groupe algérien et un opérateur tunisien.
Mohamed Boukhari n’a pas manqué de rappeler la nécessité pour les industriels d’accroître le taux d’intégration locale à 40%. Une injonction qui vise à réduire la dépendance aux importations et à maximiser la valeur ajoutée nationale. Le ministre s’est ensuite rendu au complexe Faderco, acteur incontournable du marché de l’hygiène corporelle.
Avec 26% de parts de marché au Royaume-Uni, il s’est imposé comme le premier exportateur de ouate de cellulose hors Union européenne. Cette percée s’illustre par l’expédition de 30 containers vers le Royaume-Uni, 10 vers la Tunisie et 3 autres à destination de la Belgique.
L’enjeu ici est de maintenir la dynamique exportatrice et porter le taux d’intégration à 75%, en réduisant au maximum les importations de matières premières. En 2024, les exportations de Faderco ont atteint 37 millions de dollars, un chiffre appelé à croître dans les prochaines années.
Au fil de sa tournée, Mohamed Boukhari a insisté sur la transformation du modèle économique algérien. Fini le temps de l’économie tournée vers l’importation. L’objectif désormais est de faire de l’Algérie une puissance exportatrice, capable de conquérir les marchés africains, arabes et européens avec des produits compétitifs et une logistique à la hauteur. « Vous exportez, nous sommes là pour vous accompagner », a-t-il lancé aux industriels.
Une promesse qui se traduit en actes, facilitation des procédures, soutien logistique et diplomatique, et mise en place d’un environnement propice aux affaires. Derrière les chiffres et les ambitions affichées, c’est une question de souveraineté économique qui se joue. L’Algérie veut se hisser au rang des économies qui comptent, et 2027 apparaît comme une échéance clé pour mesurer le chemin parcouru.
