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Macron recadre Retailleau

Le duel qui oppose actuellement Emmanuel Macron, grand chef de l’Élysée, à son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, semble confondre Matignon avec un stand de tir anti-Algérie.

Depuis quelques semaines, Retailleau piaffe, trépigne, cogne du poing : il veut la peau de l’accord de 1968, ce texte qui accorde aux Algériens un statut migratoire particulier en France (rien que ça). Il est persuadé que s’il y parvient, il sera porté en triomphe par les électeurs de l’extrême droite.

Retailleau n’écoute rien et personne. Il est comme ce gamin qui veut absolument mettre ses doigts dans la prise malgré les avertissements. Lundi, dans «  Le Figaro », Emmanuel Macron a tranché : pas question de supprimer l’accord d’un coup de baguette magique. Macron siffle la fin de la récréation. « C’est moi qui décide, pas toi », a-t-il déclaré.

Le président français  ne se contente pas de s’opposer à la suppression brutale de l’accord, il veut une révision concertée.  Autrement dit : « On va discuter, prendre notre temps, et si ça se trouve, on changera trois virgules avant d’annoncer fièrement une réforme historique ! ».

Cerise sur le couscous, Macron a même lâché, depuis le Portugal, qu’il «  n’est pas question de dénoncer l’accord de manière unilatérale ». En clair, Retailleau peut bien continuer à jouer les shérifs sur les plateaux télé, ça ne changera rien.

L’Algérie, elle, observe ce duel avant l’heure de l’échéance présidentielle de 2027 avec consternation. Entre un président qui joue les pacificateurs et un ministre qui s’excite  au quotidien, la conclusion est simple, les Algériens restent là où ils sont, et l’accord de 1968 aussi.

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L'express quotidien du 26/04//2025

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