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Aida Oulmou enflamme le TNA

Samedi soir, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la salle Mustapha-Kateb du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA) s’est transformée en un véritable carrefour des sonorités du monde. Aux commandes de cette traversée musicale, Aida Oulmou, chanteuse et leader du groupe Garage Band, a offert au public un concert incandescent, où les styles se sont mêlés avec une fluidité remarquable.

Dès les premières notes, l’artiste originaire de Béjaïa a imposé sa signature vocale et scénique. Issue d’une formation en musique andalouse au conservatoire de sa ville natale, elle a su, depuis la fondation de Garage Band en 2010, se forger une identité musicale hybride, où les genres s’imbriquent sans cloisonnements. « La musique est un langage universel qui ne reconnaît pas les frontières », affirme-t-elle, et son concert en fut l’illustration parfaite.

Accompagnée d’un batteur, d’un bassiste, d’un guitariste électrique et d’un saxophoniste, Aida Oulmou a déroulé une setlist ambitieuse, alternant entre les époques et les influences. Elle a ainsi repris avec brio Killing Me Softly with His Song des Fugees, I Feel Good de James Brown, La Bohème et Emmenez-moi de Charles Aznavour, mais aussi Ya Zina Diri Latay du légendaire Raina Rai. Le public a également été transporté par des interprétations de titres de Kool and the Gang, Cheb Khaled et Cheikh El Hasnaoui, composant une mosaïque sonore où le jazz, le blues, le rock, le rhythm and blues, le funk, le reggae, la soul, la pop et le hip-hop côtoyaient le raï et la chanson kabyle.

Loin de se limiter à un simple enchaînement de reprises, la performance de la chanteuse s’est distinguée par une réappropriation audacieuse des morceaux. Portée par une présence scénique magnétique, elle a su imprégner chaque titre de son énergie et de sa sensibilité, transformant des classiques intemporels en expériences renouvelées. La complicité avec ses musiciens a été palpable, le saxophone venant parfois répondre à la chaleur de sa voix, la guitare électrique injectant une intensité rock aux sonorités plus feutrées.

Face à un public réceptif, oscillant entre ferveur et nostalgie, Aida Oulmou a pris un moment pour adresser un message fort. « Je salue la femme algérienne, aussi guerrière soit-elle, et toutes les femmes du monde, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes », a-t-elle déclaré sous les applaudissements.

Le concert s’est achevé sur une ovation, témoignant de l’enthousiasme d’un auditoire conquis. À travers cette prestation, Aida Oulmou a démontré qu’elle s’inscrit dans la lignée des artistes capables d’unir les genres et les générations, puisant dans la richesse musicale du passé pour en proposer une lecture résolument contemporaine.

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L'express quotidien du 11/03/2025

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