La stratégie nationale d’exploitation de toutes les opportunités autant administratives qu’infrastructurelles pour fluidifier et faciliter le dédouanement, le transit et le transport des marchandises a été matérialisée symboliquement hier dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, par la réouverture du port sec de Tixter, une commune à équidistance de Ras El Oued et Ain Taghrout.
La cérémonie officielle de reprise des activités de ce port sec, qui dessert le port de Béjaïa, a été effectuée sous la supervision des ministres du Transport, du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, et du ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations.
L’inauguration du port sec de Tixter, une commune rurale connue pour ses grandes superficies agricoles et ses productions céréalières, près des monts des Maadid, à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya de Bordj Bou Arréridj, permet de donner plus de fluidité au trafic de marchandises et de désengorger les ports maritimes après la décision en 2021 de la fermeture des ports secs par l’ex-gouvernement de M. Benabderahmane.
La Direction générale des Douanes (DGD) avait annoncé, fin mars 2021, l’achèvement des dernières procédures de fermeture des ports secs restants, dans le cadre de l’opération d’assainissement de ce secteur, entamée en juin 2020. Mais, la situation actuelle a changé et les autorités ont été amenées, face à l’amélioration du trafic maritime et la reprise économique postCovid19, à revenir sur la décision de fermeture des ports secs.
La décision de réouverture des ports secs fermés en 2021, annoncée par le ministre des Transports Said Sayoud, vise notamment à désengorger les ports maritimes, fluidifier le trafic portuaire et à désengorger la congestion des plateformes portuaires.
La semaine dernière, le ministre des Transports avait annoncé la réouverture de plusieurs ports secs qui étaient jusque-là fermés dans différentes wilayas, et qu’ils allaient être mis à la disposition des entreprises portuaires.
L’objectif des autorités en charge du secteur des transports et en particulier maritime, est de fluidifier le trafic de marchandises dans les ports, d’améliorer les enlèvements et les opérations de dédouanement pour ne pas pénaliser l’activité économique du pays.
La décision de remise en activité des ports secs fermés en 2021 obéit directement aux instructions du président de la République Abdelmadjid Tebboune allant dans le sens de la modernisation de la gestion des infrastructures portuaires et, dans la foulée, de réduire le plus possible les délais de déchargement et d’enlèvement des marchandises, avec des opérations de dédouanement numérisées et donc plus fluides.
Ce qui, en bout de chaîne, améliore sensiblement les opérations d’import-export, limite les coûts d’exploitation et donne plus d’efficacité à la gestion des infrastructures portuaires, maritimes ou terrestres (ports secs).
En décembre dernier, le ministère des Finances avait déjà accordé une première autorisation pour que le port de Béjaïa exploite le port sec de Tixter, une superficie de 55 hectares qui deviendra un centre de dédouanement à part entière, facilitant ainsi la circulation des marchandises et réduisant la pression sur le port de Béjaïa.
La réouverture du port sec de Tixter avait été par ailleurs annoncée en janvier dernier par le wali de Bordj Bou Arreridj Kamal Nouicer, lors d’une réunion au siège de la wilaya avec les investisseurs et opérateurs économiques. Le wali de BBA avait confirmé qu’il a été décidé de rouvrir cette infrastructure portuaire onshore, considérée comme l’un des ports secs les plus importants d’Afrique du Nord, appelée le « Port des Hauts Plateaux », et dont les revenus devraient atteindre environ trois milliards de dollars par an.
Cette infrastructure portuaire ‘’onshore’’ couvre en fait les besoins d’importation de composants électroniques et autres pièces détachées pour les complexes industriels de la wilaya de BBA et de Sétif pour la fabrication notamment des produits et articles électroménagers (télévisions, réfrigérateurs, climatiseurs, etc…) et d’exportation de produits finis.
Après celui de Bejaia, les ports d’Alger et de Skikda devraient également être épaulés par la réouverture de ports secs dans ces wilayas, notamment à Baraki, à Blida, Gué de Constantine pour Alger.