Encore une fois, et n’en déplaise aux chasseurs en eaux troubles de tous les extrémistes de la droite française, engluée dans des postures indécentes et kafkaïennes concernant l’Algérie, Alger vient de donner une leçon de diplomatie magistrale à tous les jusqu’au-boutistes du gouvernement Bayrou et à son roquet nommé Retailleau.
Le 17 mars, c’est-à-dire dimanche, le ministère des Affaires étrangères a rendu public un communiqué, le second en moins de deux semaines, concernant nos relations avec la France, et plus spécifiquement le dossier des « reconduites aux frontières » sur lequel chevauche allègrement une droite en mal d’inspiration dans ses relations avec l’Algérie.
Le SG du ministère, selon ce communiqué, avait reçu le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger qui lui a remis une liste de supposés ressortissants algériens faisant l’objet d’une expulsion et sur laquelle aboie sans arrêt le ministère de l’intérieur français.
Les autorités algériennes ont, à travers ce communiqué des Affaires étrangères, signifié leur refus « de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises et les ont invitées à suivre le canal d’usage, en l’occurrence celui établi entre les préfectures et les consulats ».
L’Algérie, sereine et sûre de son bon droit, a en fait recadré diplomatiquement les velléités agressives de la droite française qui gesticule inutilement à travers un gouvernement qui ne fait pas l’unanimité en France pour porter atteinte à son honneur et à celui de toute une nation.
En fait, cette démarche qui fait fi de tous les protocoles diplomatiques d’usage des autorités françaises a été rejetée catégoriquement par Alger sur la forme et sur le fond. Sur la forme, l’Algérie a recadré Paris en lui faisant savoir qu’il ‘’ne pouvait unilatéralement et à sa seule discrétion décider de remettre en cause le canal traditionnel de traitement des dossiers d’éloignement’’.
La partie française a été ainsi prise « la main dans le sac » en voulant déformer à sa guise et à ses convenances politiques internes des accords bilatéraux signés il y a plus de 30 ans, les derniers remontant à 1994, et donc invitée à revenir aux canaux d’usage dans ses relations consulaires avec l’Algérie.
La leçon diplomatique sur le fond du dossier est que l’Algérie a rappelé à la France que « le protocole d’accord de 1994 ne peut être dissocié de la Convention de 1974 sur les relations consulaires qui demeure le cadre de référence principal en matière consulaire entre les deux pays ».
Et donc, « la mise en œuvre de l’un ne doit pas se faire au détriment de l’autre, notamment lorsqu’il s’agit de la nécessité de veiller au respect des droits des personnes faisant l’objet de mesures d’éloignement ».
La réponse d’Alger aux frétillements de la droite française, qui s’est emparée par effraction du pouvoir en France, est nette, claire et justifiée selon les accords bilatéraux signés par les deux parties, et que les tenants de l’extrême droite française et leurs nervis, dont Retailleau, veulent saborder.
Ainsi, dans sa réponse à Paris et contenue dans la note verbale du MAE, l’Algérie réaffirme son rejet catégorique des menaces et des velléités d’intimidation, ainsi que des injonctions, des ultimatums et de tout langage comminatoire . Une réponse directe et sans ambiguïtés au ministre français de l’Intérieur et à la droite et l’extrême droite françaises.