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Crise Algérie-France: Les clarifications du président Tebboune

Toutes les gesticulations de ces dernières semaines d’une partie de la classe politique française, bien évidemment à des fins électoralistes, puisque les Républicains se préparent à des élections serrées où l’actuel ministre de l’Intérieur tente de s’imposer en faisant de l’Algérie le bouc émissaire des questions sécuritaires de la France, ont conduit à une crise politique artificielle et « un contentieux créé de toutes pièces ».

Après plus de deux mois de cacophonie et d’attaques politico-médiatiques gratuites de la droite française contre l’Algérie, pour des questions purement consulaires que les préfectures françaises auraient pu régler avec les consulats algériens, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est intervenu pour recadrer les dérives politiques de milieux français que l’Algérie a toujours dérangés, depuis l’indépendance nationale.

Lors d’une entrevue avec des représentants de la presse nationale, le président Tebboune a magnifiquement, dans le calme et avec beaucoup de sérénité et d’assurance, de respect également comme le recommande le protocole diplomatique, remis à l’endroit la relation algéro-française, objet de toutes les attaques politiques ces dernières semaines, ce qui confirme l’élégance des propos du chef de l’État.

Il a précisé surtout que, après les sorties médiatiques en vrilles anti-algériennes d’un ministre de l’Intérieur français en pleine campagne pour la présidence du parti de la droite française (RPR), ‘’on garde comme unique point de repère le président Macron. Nous travaillons ensemble. Il y a eu, c’est vrai, un moment d’incompréhension, mais il reste le président de la République française, et personnellement, tous les problèmes doivent se régler soit avec lui ou avec la personne qu’il délègue, en l’occurrence son ministre des Affaires étrangères, à juste titre. »

Il ajoute qu’‘’en ce qui me concerne, le dossier du contentieux créé de toutes pièces est entre de bonnes mains, entre des mains de quelqu’un de très compétent qui a toute ma confiance, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères, M. Ahmed Attaf. « 

Et puis, il rappellera autant à la droite qu’à l’extrême droite françaises, qui ferraillent dur depuis les deux chambres du Parlement et au sein du gouvernement Bayrou pour discréditer l’Algérie et tenter de rompre des accords bilatéraux qui codifient les relations bilatérales entre les deux pays depuis l’accord du 27 décembre 1968, que l’Algérie et la France « sont deux États indépendants : une puissance africaine et une puissance européenne, et deux Présidents travaillant ensemble’’.

Plus direct, le président Tebboune lâche : ‘’Tout le reste ne nous concerne pas ». Toutes les gesticulations de ces dernières semaines d’une partie de la classe politique française, bien évidemment à des fins électoralistes puisque les Républicains se préparent à des élections serrées où l’actuel ministre de l’Intérieur tente de s’imposer en faisant de l’Algérie le bouc émissaire des questions sécuritaires de la France, ont conduit à une crise politique artificielle et ‘’un contentieux créé de toutes pièces’’, a expliqué M. Tebboune, qui a qualifié de ‘’brouhaha’’ et ‘’de capharnaüm politique’’ ce qui se passe autour de cette question.

« Il y a un brouhaha, un capharnaüm politique (en France) autour d’un contentieux créé de toutes pièces », a-t-il déclaré. Par ailleurs, sur le dossier sahraoui et plus précisément sur des visites d’officiels français dans les territoires sahraouis occupés, il a souligné que ces visites « ne sont pas une provocation »‘. Mais, il a expliqué, plus direct quant à l’implication de la France et son ingérence pleine et entière dans ce dernier dossier de décolonisation en Afrique : ‘’ »le jour où je comprendrai, j’expliquerai.’’.

‘’La France et le Maroc s’entendent bien et cela ne nous dérange pas’’, a-t-il fait remarquer. Nous ne sommes pas dupes. Nous savons que l’histoire de l’autonomie est française avant qu’elle ne soit défendue par nos voisins de l’Ouest avant de nuancer que  « cette manière ostentatoire pose un problème.

Elle dérange l’ONU et la légalité internationale ». Sur les pages sombres de la colonisation et les méfaits de son armée de légionnaires, le président Abdelmadjid Tebboune a souligné que « la France officielle a reconnu l’assassinat de Ben M’hidi. L’histoire nous la connaissons. On ne refait pas l’histoire.

Cela nous ramène à la question de la mémoire ». « Quand on met la poussière sous le tapis, cela devient irrespirable (pour la France). Cela nous renvoie à la liberté d’expression », note le président de la République, citant le chroniqueur français Jean-Michel Apathie, les « Dreyfusards » et les OQTF (dont celui qui a dénoncé le génocide à Ghaza).

« Pour eux (les Français), la liberté est que je dis ce que je veux et tu te la fermes : on ne se la ferme pas », a-t-il martelé, avant de relativiser en soulignant qu’il « faut savoir raison garder. Il y a des Français qui nous aiment et qui nous ont aidés ».

« Il y a des journalistes français honnêtes et courageux qui disent la vérité. On a beaucoup d’amis en France comme Audin, Maillot, Sartre, de Beauvoir, Simone Veil, Gisèle Halimi », a encore souligné le président de la République.

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L'express quotidien du 27/03/2025

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