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Alger

Décrispation

Après des mois de virulentes tensions entre l’Algérie et la France, les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, samedi dernier, accueillies avec satisfaction par la diplomatie française, indiquent que le temps est à la décrispation et que le dialogue entre les deux pays va reprendre, bien que des voix françaises continuent encore de souffler sur les braises.

En affirmant que l’Algérie ne tombera pas dans le charivari ni le capharnaüm politique qui agitent la France, qu’elle voit en la personne d’Emmanuel Macron la seule autorité pour résoudre les différends, et que tout règlement de contentieux se fera avec lui ou par l’intermédiaire de celui qu’il délègue, le président Tebboune a remis sur les bons rails les relations liant les deux pays.

Depuis des mois, la France officielle a usé de deux procédés dans la gestion de la crise avec l’Algérie : l’un hostile, extrême et escalatoire, employé notamment par l’inénarrable Bruno Retailleau ; l’autre modéré et diplomatique, prôné par le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

En affirmant que l’Algérie n’est pas concernée par les tiraillements intérieurs français et qu’elle se concentre sur le règlement de la crise entre les deux pays par le biais des canaux diplomatiques, le président Tebboune ouvre en effet des pistes pour dépasser les tensions.

Ces déclarations du président Tebboune font suite aux propos de Macron tenus au lendemain du réquisitoire du parquet à l’encontre de l’écrivain Boualem Sansal, dans lesquels il a déclaré faire confiance au président Tebboune et à sa clairvoyance, qui font contraste avec les propos disproportionnés qu’il a tenus en janvier dernier, où il s’est permis de dire que l’Algérie « se déshonore en maintenant en détention un homme malade ».

En tout cas, pour tout le monde, les déclarations du président Tebboune sont un bon signe de décrispation pouvant favoriser la reprise du dialogue et des échanges sur de nombreux sujets sensibles toujours en suspens entre les deux pays. Après la pluie vient le beau temps, dit-on, et en ce début de printemps, tout porte à croire que la grave crise qui a affecté depuis juillet 2024 les relations algéro-françaises est sur le point de connaître son dégel.

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L'express quotidien du 27/03/2025

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