12.9 C
Alger

Rachid Allouche expert en relations internationales : « Les programmes d’armement du Mali sont financés par des pays tiers »

L’analyste politique Rachid Allouche nous livre dans cette interview sa lecture des derniers événements qui ont exacerbé la tension entre l’Algérie et le Mali. « L’Algérie n’acceptera en aucun cas que son espace aérien ou son territoire soient exploités pour cibler des civils maliens », dit-il. 

L’Express  : Le fossé se creuse davantage entre l’Algérie et le Mali.  Quel avenir pour les relations entre les deux pays ?

Rachid Allouche : L’éloignement entre Alger et Bamako ne date pas d’aujourd’hui, mais remonte aux deux dernières années, lorsque la junte au pouvoir a décidé, de façon unilatérale, de se retirer de l’accord d’Alger (conclu entre les indépendantistes et le régime déchu, NDLR). Avant d’enterrer l’accord d’Alger, les putschistes maliens ont contesté l’intégrité de la médiation internationale au Mali, dont l’Algérie est le chef de file, et intensifié ses programmes d’armement financés par des pays tiers et fait recours à des mercenaires internationaux.

Le retour à la normale est soumis, entre autres facteurs, à la relance du processus constitutionnel au Mali, à ne plus faire appel aux mercenaires et à cesser d’utiliser des drones pour cibler la population malienne.

Quelles seront les répercussions de cette crise sur la situation sécuritaire au Sahel ?

Cela aggravera la situation sécuritaire, notamment avec l’incapacité des gouvernements putschistes du Sahel de contrôler leur espace géographique et de répondre aux revendications sociales de leurs populations.  Une situation qui mène à l’ingérence et l’interférence des forces déstabilisatrices, en raison du vide sécuritaire qui caractériseles gouvernements putschistes de ces pays et contribuera à la montée du terrorisme et de la criminalité organisée. La stabilité de la région est fortement liée aux politiques  de développement et aux approches sécuritaires adoptées.

 Selon vous, dans quelle circonstance la destruction d’un drone peut-elle être jugée légale  ?  

Le drone détruit a pris une trajectoire offensive. Ce qui a entraîné sa qualification de manœuvres d’hostilité caractérisée. Suite à cette qualification, le commandement des forces de défense aérienne de l’Algérie a ordonné sa destruction. L’Algérie était dans l’obligation d’agir de la sorte pour préserver sa souveraineté nationale. Ajoutons à cela, que l’Algérie n’acceptera en aucun cas que son espace aérien ou son territoire soient exploités pour cibler des civils maliens.  Avant cet incident, l’Algérie a reproché au Mali les incursions répétées et inacceptables de ses drones sur son territoire.

 Les frontières algériennes du Sud sont autant menacées par les groupes terroristes que par le trafic d’armes de guerre et de drogue.  Ce qui a conduit l’Algérie à formuler des remarques répétitives au sujet des mercenaires présents au nord du Mali et au Sahel.

Articles de meme catégorie

L'express quotidien du 24/04//2025

Derniers articles