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Alger

La débâcle de l’école

Objet depuis de longues années de triturations et d’expérimentations harassantes et parfois hallucinantes guidées le plus souvent par penchant  idéologique que par esprit pédagogique et scientifique, le système éducatif en Algérie continue à faire objet de mesures populistes et inconséquentes qui laissent perplexes les pédagogues, les parents et les syndicats de l’éducation.

 La révision à la baisse de la moyenne d’admission pour le bac session 2022 a surpris tout le monde. Si durant les deux années de confinement (2020 et 2021), cette mesure pouvait être défendue d’autant plus qu’elle concerne les trois cycles de l’enseignement et n’était pas limitée au seul baccalauréat, qu’est ce qui justifie cette année cette mesure si ce n’est des considérations hors pédagogie ?  Les circonstances du déroulement de l’année scolaire 2021-2022 ne nécessitent nullement de baisser la moyenne d’admission au bac. D’ailleurs, si c’était  le cas pourquoi cette mesure n’a pas touché les examens de fin des cycles primaire et moyen ainsi que le passage d’un niveau à un autre pour les cycles primaire, moyen et secondaire ? Il faut le dire, cette mesure est injuste et partiale et elle ne repose sur aucun argument pédagogique.

Invoquer la situation sanitaire, les conditions de scolarité et le décrochage scolaire ne tient pas la route puisque les élèves du primaire et du moyen ont évolué dans les mêmes conditions et n’ont pas eu pourtant droit à cette faveur. Cette façon de faire   montre le peu de cas qu’on fait en matière de qualité des diplômes et de l’éducation en général. Si L’Algérie affiche, selon l’Institut des statistiques de l’UNESCO, des taux bruts de scolarisation, tous cycles confondus, bien supérieurs à ceux de nombreux pays, il n’en demeure pas moins que son qualitatif de scolarisation est très faible.

 Depuis le début des années quatre-vingt, la démocratisation et la gratuité de l’éducation ont été menées sur des politiques éducatives centrées plus sur le quantitatif que sur le qualificatif.  Si dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix le taux de réussite au bac tournait autour des 20%, depuis 2017, il dépasse toujours les 50%., non pas que le niveau des élèves s’est amélioré, loin s’en faut, mais en raison justement de ces mesures fantaisistes à intentions quantitatif ou idéologique.

Échec scolaire, baccalauréat dévalué, absentéisme, généralisation du copiage, enseignants mal formés, idéologisation de l’école et même des magouilles entretenues par certains « éducateurs » dans certains établissements scolaires…   voilà la réalité amère actuelle de notre système éducatif.

Le cas de l’élève qui s’est faite exclue dans la wilaya de Bejaia avec une moyenne de plus de 10 alors que des lycéens ont obtenu leur bac avec une moyenne de 9,5 est symptomatique et surtout résume la débâcle du secteur qui détruit au lieu de former les cadres du futur.         

Toutefois, ceci n’est pas une fatalité. Notre système éducatif peut encore être mis sur les bons rails, pour peu qu’il y ait une véritable volonté de le mettre à l’abri des luttes politiciennes et syndico-syndicales.

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