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Alger

Le haut de gamme format « XL » envahit le marché algérien de l’automobile

Des voitures neuves de cylindrée moyenne et grosse sont proposées à des prix frôlant des sommets, en Algérie. Vendeurs et acheteurs se rencontrent, généralement, à travers les forums de discussion et les sites de réseaux sociaux, où foisonnent les offres à coût élevé et où la publicité, tel un virus, se propage rapidement sur la Toile.

Dans le rayon haut de gamme, les prix grimpent et pouvant atteindre 10 millions de dinars, voire plus dans certains cas. Mais, comment est-il possible d’importer tant de véhicules dans un marché fermé ?

En fait, il n’est pas interdit que des particuliers importent des voitures, à condition qu’elles soient neuves et non utilisées. Il est cependant notoire que cette opération d’importation reste l’apanage d’un nombre restreint de privilégiés ayant un parent ou un proche, outre-mer, car l’achat à l’étranger se fait par le biais de ce lien (source de devise !).

A l’heure qu’il est, un particulier, ne peut pas, légalement, frapper à la porte d’une banque locale, et demander à cette dernière de lui échanger des dinars contre des devises étrangères en vue d’acquérir une voiture à l’étranger.

Il existe une autre catégorie, celle des personnes qui disposent des licences des moudjahidine. Elle bénéficie d’une exonération des droits de douane et de la TVA. Mais quelles sont les procédures de dédouanement applicables à ces importations ? Et quelles taxes sont incluses dans ces procédures ?

Dans une déclaration à l’Express, Souhil Meddah, expert financier, apporte des éléments de réponses à ces questions, soulignant : « Actuellement, les frais de dédouanement appliqués à l’importation des véhicules neufs varient dans une fourchette de 49% à 99% de la valeur déclarée en douane. S’y ajoute un taux additif de 60% relatif au Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), sachant que, dans ces opérations, les voitures d’occasion sont exclues de manière systématique et que les conditions d’acceptabilité impliquent que chaque véhicule importé doit afficher, au maximum, 1000 km de roulage au compteur, l’année de sa mise en circulation, qui doit correspondre à l’année même de son importation, faisant foi ».

Souhil Meddah estime, par ailleurs, que « le marché de l’automobile, qui est de fait considéré comme un marché de détail très structurant, est en train de transformer, indirectement, la nature ou les conditions d’affectation de certaines ressources, soit en épargne utilisée, soit en besoin de financement (les crédits à la consommation), de façon à impacter plusieurs critères ».

Il ajoute, en outre, que le pouvoir d’achat des ménages « s’érode » dans un marché où l’offre est « faible », face à une demande « de plus en plus forte » en voitures. C’est ce déséquilibre grandissant qui est à l’origine de l’envolée des prix, il pèse de plus en plus lourd pour l’Algérien moyen.

Toujours dans le même ordre d’idée, notre interlocuteur insiste sur le fait que « les besoins en matière de voitures s’accumulent au fil des années dans une société qui s’élargit dans des conditions changeantes (conditions de scolarité, de travail ou changement de situations familiales…), alors que le régulateur principal, le marché, qui doit contribuer à crée un juste équilibre entre l’offre et la demande, n’est pas au rendez-vous ».

« Et, étant donné que le tissu de transport public ou urbain dans nos villes, ne permet pas de garantir un schéma de correspondance entre les zones ou les villes de façon globale et consolidée, les ménages sont contraints de disposer d’un moyen de transport en permanence, » fait observer l’expert. 

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- Advertisement -L'express quotidien du 11/12/2024

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