La lutte contre le terrorisme au Mali exige une réponse collégiale de tout le continent. Sans cela, il serait difficile de faire face à un fléau dont l’éradication demanderait encore plus d’efforts que ceux qu’avait consentis jusqu’ici l’Afrique.
L’Algérie, qui a longtemps appelé à un front uni contre le terrorisme, est engagée résolument dans cette voie. Elle a mené, et mène encore, une lutte sans concession contre le terrorisme. Elle se tient aux côtés du peuple malien pour l’aider à vaincre le terrorisme et à surmonter les difficultés qui y sont liées.
L’Algérie a condamné énergiquement les attaques terroristes perpétrées contre des unités de l’armée malienne à Tisset, dans la zone dite des « trois frontières », entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public.
Le pays a réitéré son appel à une « action vigoureuse et efficace aux niveaux régional et international pour l’élimination de ce fléau » du terrorisme dont « l’impact négatif sur la paix, la sécurité et le développement de l’Afrique ne cesse de s’aggraver».
L’Algérie a formulé une proposition consistant à y faire face, à travers une riposte collective à l’échelle du continent. Elle explique : «Une riposte collective de l’Afrique, dans le contexte des décisions prises par le sommet extraordinaire de l’Union Africaine à Malabo et rehaussement de l’effectivité du soutien de la Communauté internationale au bénéfice du Mali s’imposent plus que jamais à l’heure où le terrorisme redouble d’agressivité ».
L’attaque de Tessit au Mali est la plus meurtrière depuis 2019. D’après un communiqué du gouvernement, l’armée a «réagi vigoureusement à une attaque complexe et coordonnée » à Tessit au cours de laquelle elle a eu « 42 morts et 22 blessés » dans ses rangs. Le texte fait aussi état de « 37 terroristes neutralisés » et plusieurs de leurs équipements, dont des véhicules, « abandonnés » lors de « plusieurs heures de combat ».
Le Mail a annoncé un deuil national de trois jours à compter de jeudi, « en hommage aux victimes civiles et militaires lors de l’attaque terroriste perpétrée à Tessit ».
Il est cependant curieux que ces attaques terroristes au Mali surviennent, alors que les parties maliennes ont réalisé des progrès dans l’application de l’Accord de paix d’Alger.
La deuxième édition de la réunion de haut niveau décisionnel des parties à l’accord d’Alger, qui a eu lieu du 1er au 5 août à Bamako, s’est achevée avec la décision d’intégration de 26.000 ex-combattants en deux tranches avant fin 2024 dans l’armée régulière malienne, la création et l’opérationnalisation d’une commission ad hoc en charge de conduire les travaux concernant les hauts cadres civils et militaires des mouvements signataires et également la décision du gouvernement de diligenter les réformes politiques et institutionnelles non liées à la révision constitutionnelle.