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Alger

L’Algérie en deuil

L’Algérie est encore une fois endeuillée par une série d’incendies qui ont frappé plusieurs wilayas du pays. Les mêmes scènes apocalyptiques  qui ont provoqué la ruine et la désolation en Kabylie l’année passée se sont reproduites, cette année  à El Tarf, souk Ahres et Guelma et ailleurs causant la mort d’une quarantaine de personnes  et des dégâts matériels incalculables.

 Le dérèglement climatique  à l’origine des canicules et des sécheresses récurrentes est en grande partie responsable de la récurrence de ces incendies ravageurs  et c’est toute l’humanité qui  va payer les inconséquences des pays les plus industrialisés comme les Etats-Unis, la   Russie, la Chine, le Brésil, l’Europe, l’Indonésie…gros émetteurs de CO2. Ce n’est pas seulement l’Algérie qui  fait actuellement face à  la furie des flammes,  de nombreux autres pays sont également en proie à  ces feux ravageurs qui génèrent des conséquences  extrêmement préjudiciables  au double plan humain et économique.

 Loin de nous d’ajouter de l’eau au moulin aux voix traîtresses qui profitent des drames du pays pour déverser leur venin et ajouter de l’huile sur le feu, il faut dire quand même  que l’imprévoyance, l’incompétence et  le laxisme  ont joué  également dans la survenue et la gestion de ces feux.  L’expérience  dramatique  de l’année   2021, considérée comme la pire année de l’histoire du pays en matière d’incendies, aurait dû servir à  anticiper et à mettre tout en œuvre pour éviter que pareil drame ne se reproduise. 

Mais, c’est compter sur la logique dominante chez nous qui consiste à ne jamais tirer les leçons des drames vécus. Si l’argent destiné actuellement aux sinistrés et à la réparation des dégâts causés par ces feux a été  utilisé dans la prévention et dans  la mobilisation des moyens humains et matériels pour prévenir les départs de feux et intervenir rapidement en cas de  d’incendies, on n’aurait évité bien des malheurs . Mais  hélas,  le drame de cette année montre que la catastrophe de l’année passé n’a servi presque à rien !  Certes, en termes de programmes et de dispositifs  de lutte anti incendies, l’Algérie a fait de grands efforts, mais la bureaucratie, la mentalité du moindre effort, le laxisme ont eu raison de ces programmes.

Sur le banc des accusés il y’a aussi une presse complaisante qui ne rend service ni au citoyen ni au gouvernement en distillant de fausses informations et de faux espoirs mais cela est une autre histoire. Malheureusement on ne bouge que quand la catastrophe est là. On n’a pas l’habitude d’anticiper les catastrophes, de travailler pour  les éviter. Tant qu’on n’anticipera pas  de façon sérieuse sur le risque d’incendie ou des intempéries tant qu’on ne mettra pas des moyens de lutte appropriés contre les feux de forêts, tant qu’on ne mobilisera pas les ressources nécessaires et sommer tous les responsables à faire sérieusement leur travail, on subira à  chaque saison estivale, ces mêmes catastrophes !

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