Invité par le président de la Commission africaine à prendre part à la Huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD-8), le chef du Polisario, Brahim Ghali, s’est rendu à Tunis et a été accueilli à son arrivée par le président tunisien Kaïs Saïed, au même titre que les présidents et chefs de gouvernement venus participer à ce forum économique japon-Afrique. Ceci a suffi à mettre le makhzen marocain dans tous ses états.
Déjà affligé que son lobbying auprès des délégations africaines et japonaises pour empêcher la participation du RASD n’a abouti à aucun résultat, il trouve prétexte sur l’accueil accordé par Kaïs Saïed à Brahim Ghali pour montrer ses biceps sionisés, devant la Tunisie, qui n’a pourtant manifesté aucune hostilité envers le Maroc. Mais le makhzen marocain, depuis que l’ex-président américain Donald Trump s’est positionné en faveur de la prétendue « marocanité » du Sahara occidental et qu’il a normalisé à fond la caisse ses relations avec l’entité sioniste, accumule impairs et effronteries, foulant ainsi aux pieds tous les usages diplomatiques.
Le roi Mohamed VI n’est-il pas allé jusqu’à exiger des pays partenaires du Maroc à clarifier leur position sur la question du Sahara occidental et à le soutenir sans aucune équivoque, en violation totale des dispositions onusiennes qui considèrent le Sahara occidental comme un « territoire non autonome ? Mais tel Icare qui a été grisé par ses ailes de pacotille, le makhzne finira par se casser les dents ! Il n y a dans le cas de la Tunisie, rien qui justifie la réaction épidermique et agressive du makhzen marocain.
L’accueil de Brahim Ghali est un acte qui n’est ni grave ni inédit comme le soutient le Makhzen marocain. La Tunisie n’a fait qu’accueillir un invité de l’Union africaine. Le Makhzen a-t-il oublié que la RASD est un membre fondateur de l’organisation panafricaine qu’elle est membre à part entière depuis 1982, de cette organisation ? A-t-il oublié que la RASD avait participé à la 6e édition de la TICAD en 2006 au Kenya et à la 7e édition tenue en 2019 au Japon ? A-t-il oublié que la RASD a également pris part à d’autres rencontres régionales à l’instar du Sommet Afrique-Europe en février 2022 à Bruxelles et en présence d’une délégation marocaine ? Tout compte fait, le Makhzen marocain n’a aucune limite à son égarement.
La Tunisie a souvent répété que s’agissant de la question du Sahara occidental elle s’en tient aux résolutions des Nations unies et celle de l’Union africaine, mais apparemment cela ne semble pas du goût du Makhzen qui veut une Tunisie normalisée avec Israël et acquise au plan d’autonomie au Sahara occidental proposé par le Maroc en 2007.