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Alger

Presse : un secteur gangrené

S’il y a un dossier qui ne veut pas curieusement voir le bout du tunnel, c’est bien celui des médias. Que de conférences, que de regroupements, que de groupes de travail, que de promesses n’a-t-on pas vu autour de ce dossier qui ne veut toujours pas évoluer dans le bon sens et qui continue encore à être soumis à toutes sortes de triturations sans raisons convaincantes.

Il y a, à tout considérer, des parties occultes que l’assainissement de ce secteur semble grandement dérangé et qui veulent à tout prix maintenir le statu quo. La manne publicitaire et l’off-shore audiovisuel qui profitent depuis des années à certains ne sont pas étranger à cet état de fait. Des parties nourries jusqu’à la moelle par la publicité étatique font tout pour faire saborder les réformes promises et engagées par le Président Tebboune.

 L’argent sale et le gain facile qui ont gangrené depuis des années le milieu de la presse est, semble-t-il, toujours en action ! Sinon comment expliquer ces multiples ajournements pour la promulgation de la nouvelle loi organique relative à l’information et la dotation de la profession de journaliste d’un statut particulier qui définit les conditions d’exercice de la profession et les droits et devoirs y afférents ? Il y a à n’en pas douter des forces qui bloquent toute velléité de réformes du secteur ! Depuis des lustres, on parlait d’opérer un coup de balai pour écarter du secteur les parasites et les forces externes à l’information, on clamait que les jours des chaînes de télévision offshore sont comptés, on promettait de mettre fin à ceux qui tirent les ficelles dans la distribution de la publicité publique, on jurait de promouvoir la liberté de presse et la dignité professionnelle…mais à ce jour  c’est toujours le statu quo.

Rien ne semble vouloir changer et en toute apparence ce n’est pas pour demain que cela  se fera. Les forces qui bloquent les réformes du président Tebboune et se complaisent de cette situation sont tellement puissantes qu’elles empêcheront toute avancée dans l’assainissement du secteur. Le code de l’investissement avec toute sa complexité a fini par être adopté, mais pas le code sur l’information. C’est à croire que son élaboration ressemble à un voyage sur Mars. Le statut quo que veulent maintenir des « réseaux d’influence et d’allégeance » ne peut s’expliquer que par la volonté de brasser encore et encore l’argent de la manne publicitaire. Le fait que le président de la république ait ordonné lors du dernier Conseil des ministres de domicilier les chaînes de télévision à contenu algérien avant la fin de l’année en cours afin de lutter contre le transfert illicite de devises de manière déguisée, en dit long sur les forces qui profitent du statu quo et c’est l’image de la république qui en prend un autre coup.  

« La seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien », disait Edmund Burke. Malheureusement chez nous les hommes de bien sont sanctionnés. Le manque de visibilité et l’injustice dans le secteur des médias sont tels que la moindre action de bien est systématiquement brisée.

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