Le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a procédé jeudi, 8 septembre, à un léger remaniement ministériel qui était attendu, voire prévisible depuis déjà plusieurs mois.
Le remaniement a touché quelques départements comme la Santé, l’Industrie pharmaceutique, l’Intérieur, l’enseignement supérieur, les travaux publics et les Transports. Il s’est fait dans le but de poursuivre le travail engagé avec une détermination accrue et d’accélérer la mise en œuvre des réformes dont a besoin le pays, dans les domaines de l’économie, de la santé, des collectivités locales, des petites entreprises…Il est davantage fondé sur la compétence des ministres que sur l’étiquette partisane.
Ainsi, le chef de l’État a nommé Lakhdar Rekhroukh, PDG du groupe Cosider, comme ministre des Travaux publics, de l’hydraulique et des infrastructures de base, à la place de Kamel Nasri, remercié. Lakhdar Rekhroukh a fait ses preuves particulièrement dans le secteur du PTPH. Il va apporter son expertise dans son domaine de compétence. Il aura un grand rôle à jouer dans la concrétisation des engagements pris par le gouvernement dans ce secteur.
Mais, faire bouger les choses dans la bonne direction ne serait pas une sinécure, notamment dans le bâtiment, un secteur en proie aux plus grandes difficultés. Le successeur de Kamel Nasri va devoir ainsi travailler fort pour surmonter des problèmes et mener à terme les projets en respectant les délais et le budget prévus.
Le contexte économique actuel l’oblige à faire beaucoup d’efforts sur les dépenses opérationnelles et les dépenses d’investissement. Dans l’hydraulique, sa tâche ne sera pas non plus aisée. Si quelques succès y ont pu être enregistrés, des défis restent à relever et les difficultés aussi bien structurelles que techniques subsistent.
Dans un contexte menaçant de stress hydrique, le pays n’a d’autre choix que de prendre les mesures nécessaires pour augmenter l’offre en eau. Lakhdar Rekhroukh aura donc fort à faire dans ce secteur.
Dans le secteur de la production pharmaceutique, Abdelmadjid Tebboune s’est séparé de Lotfi Benbahmed. Ce dernier a été remplacé par Ali Aoun, un technocrate qui a travaillé pendant de longues années dans le secteur pharmaceutique. Aoun rencontrera probablement moins de difficultés à atteindre les objectifs qu’il veut atteindre ; il hérite d’un secteur en plein essor.
Il faut cependant noter que trois grands portefeuilles économiques n’ont pas été touchés par ce remaniement : il s’agit de l’Industrie, de l’Énergie et des Finances. L’industrie est sous pression constante et doit se montrer compétitive. Dans ce secteur, le débat sur l’automobile dure depuis un certain temps, mais la question reste entière.
L’actuel ministre de l’Industrie semble vouloir redessiner les lignes directrices d’une industrie axée sur la qualité et le contenu local et non pas sur la multiplicité des chaînes de construction automobile. Ce qu’il faut donc, ce n’est pas tant qu’un plus grand nombre de constructeurs s’installent dans le pays, mais que ceux qui souhaitent créer des usines doivent faire les choses comme ils les ont toujours faites dans leur pays d’origine.
Dans le domaine de l’énergie, l’investissement a repris, après une période de flottement lié à la déprime des marchés. Et Sonatrach multiplie les découvertes d’hydrocarbures. Ainsi, des éclaircies sont apparues dans le ciel algérien après l’onde de choc provoqué par la détérioration des cours du pétrole suite à la propagation fulgurante du Covid 19.