Le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, a effectué hier une visité à la société d’Impression d’Alger, l’une des plus grandes imprimeries spécialisées dans l’impression de journaux, de livres scolaires et parascolaires.
A cette occasion, Bouslimani est revenu sur la décision prise par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de regrouper les imprimeries publiques au sein d’un nouveau plan directeur, expliquant que cette mesure vise à « unifier les capacités d’imprimerie presses et chercher de nouvelles voies pour diversifier leur activité ».
Le ministre a ajouté que la réorganisation des imprimeries est devenue une « nécessité incontournable » pour le bien de la presse algérienne et que la première action que doit entreprendre le groupement est d’apurer les dettes accumulées depuis de nombreuses années en demandant aux propriétaires de journaux d’assumer leur responsabilité afin que les imprimeries publiques puissent prendre un nouveau départ à l’avenir.
Bouslimani a indiqué que « toutes les presses à imprimer sont dans un état critique qui peut conduire à la faillite en raison de l’accumulation des dettes ». Le ministre a remonté le temps et apporté un éclairage, relevant ainsi que les imprimeries fonctionnent toujours conformément à l’accord de 1997 où le prix du papier était de 45 dinars le kilogramme, alors qu’aujourd’hui, il est de 213 dinars le kilogramme.
L’écart est considérable. Il a estimé qu’il est « déraisonnable » aujourd’hui que les imprimeries publiques continuent d’imprimer le journal au même prix ancien, soit 5,60 centimes, alors qu’elles supportent le coût réel de l’impression, estimé entre 22 et 25 dinars par journal.
Et si la situation perdure, les imprimeries ne pourront pas payer leurs dettes envers la Société algérienne des papiers (ALPAP). Aussi, Bouslimani a appelé les éditeurs à « payer les dettes » le plus tôt possible afin que ces entreprises puissent payer les prix du papier, qui ont connu récemment une augmentation significative, à l’échelle mondiale, sachant que les éditeurs bénéficient de prix d’édition qui remontent à la fin des années 1990.
Le ministre a appelé les responsables de l’imprimerie à « la nécessité de rechercher de nouvelles opportunités d’activité, que ce soit auprès des institutions publiques ou privées qui permettraient d’alléger les charges financières. Il a également souligné que l’organisation du secteur serait dans l’intérêt de la presse nationale, qu’elle soit écrite, audio, vidéo ou électronique.
Lors de son intervention, à l’occasion de la réunion du Conseil des ministres, tenu dimanche dernier, Abdelmadjid Tebboune, a demandé de réunir les imprimeries publiques dans une seule entreprise qui s’appellera «l’Entreprise nationale d’impression». Le chef de l’Etat a également insisté sur une large organisation du secteur de la presse écrite et électronique pour l’éloigner de l’argent sale.