La 77e Assemblée générale de l’ONU s’est ouverte hier, mardi, sur fond de tensions, de crispations et de profondes divisions qui mettent réellement en péril l’équilibre mondial. Depuis la seconde guerre mondiale, jamais la communauté internationale n’a connu une telle fracture et ne s’est retrouvée très proche d’une apocalypse nucléaire.
Ce conclave onusien qui regroupe quelque 150 chefs d’État et de gouvernement du monde entier et qui s’étalera jusqu’au 24 de ce mois parviendra-t-il à trouver une issue honorable à toutes les parties au conflit ukrainien et à ramener la paix entre les nations ? Ce n’est pas du tout évident, car les objectifs des Occidentaux pilotés par le Etats-Unis sont diamétralement opposés avec ceux du bloc russo-chinois et du Mouvement des non-alignés.
Si le bloc russo-chinois veut en finir avec l’hégémonie occidentale et l’unipolarité du monde, si le Mouvement des non-alignés dont fait partie l’Algérie veut un monde où l’impérialisme, le colonialisme, le néocolonialisme, la ségrégation et le racisme seront totalement éradiqués et où les rapports entre les nations se feront sur une base égalitaire et de respect mutuel, le bloc occidental quant à lui veut non seulement garder sa suprématie et son rôle de gendarme du monde, mais aussi mettre à genou la Russie et tous les pays qui essayeront de le concurrencer.
L’Occident rodé aux lobbyings gagnants et aux scénarios les plus improbables, ralliera certainement durant cette présente assemblée générale de l’ONU, quelques pays qui ont fait preuve de prudence jusqu’à présent et qui ont opté pour la neutralité dans le conflit ukrainien, mais il n’arrivera certainement pas à ameuter la communauté internationale contre la Russie. Car, pour tout le monde, l’origine du conflit ukrainien se trouve bel et bien dans la politique expansionniste de l’OTAN. Pourquoi remettre en cause des accords de non expansion à l’Est signés au lendemain de la chute de Berlin ? Que cache le surarmement des dix dernières années de l’Ukraine par l’Occident ? Il y a, à n’en pas douter, dans les vagues d’élargissement de l’OTAN, une volonté manifeste de réduire la Russie au silence. L’OTAN qui accuse actuellement la Russie de nihilisme, de tyrannie, de politique de massacres de masse, ne doit pas oublier son passé récent très agressif. Ses attaques contre la Serbie, l’Irak, la Libye, la Syrie et l’Afghanistan en violation du droit international sont là pour démontrer que l’OTAN, contrairement à la propagande médiatique occidentale,est une alliance agressive.
L’Assemblée de l’ONU ferait bien de trouver une issue diplomatique au conflit Ukrainien et éviter à tout prix l’option occidentale qui veut une défaite éclatante de la Russie. Car,en optant pour l’option occidentale, c’est ouvrir assurément la boîte de pandore !