L’Algérie vit un contexte particulier de son histoire récente. La guerre en Ukraine a ouvert la boite de pandore, et de tous les secrets qui s’y sont échappées, un se pose comme le plus édifiant d’entre tous. C’est que la conception unipolaire du monde vient de prendre fin.
En effet, ni les Américains ni les Russes ne contrôlent le monde actuel ; d’autres puissances, anciennes ou émergentes s’affirment sur le plan international ; on connaissait la Chine, on ne connaissait pas d’autres pays émergents qui marquent la présence sur le toit du monde, comme la Turquie.
Avec le spectre de l’arme gazière brandie par la Russie contre les Occidentaux, l’Algérie prend sa place légitime d’arbitre dans ce conflit du gaz. De par ce positionnement, l’Algérie s’affirme également comme un acteur majeur de l’actualité politique (Sommet arabe d’Alger), stratégique ( le rôle prépondérant dans la triple zone maghrébo-saharo-sahélienne) et énergétique.
Ce qui pouvait donner des outils pour se hisser plus haut dans la hiérarchie du monde est présent aujourd’hui, et Alger peut légalement faire la promotion de la candidature de l’Algérie à un siège non permanent au Conseil de sécurité pour la période qui s’étend de 2024 à 2025, lors des élections qui se tiendront dans le cadre de la 77ème session de l’Assemblée générale en juin 2023.
C’est ce qu’a fait le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, mardi, au siège des Nations Unies à New York.
Lors du lancement de cette campagne qui intervient dans le cadre de sa participation au segment de haut niveau de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, du 20 au 26 septembre 2022, le chef de la diplomatie algérienne était accompagné par le Représentant permanent auprès des Nations Unies, Nadir Larbaoui et l’ensemble des membres de la délégation algérienne.
A cette occasion, des panneaux exhibant la candidature algérienne au Conseil de sécurité ainsi que celle de membre du Conseil des droits de l’homme ont été déployés dans l’enceinte de l’ONU.
De même qu’une brochure mettant en exerce les orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune en matière de politique étrangère ainsi que les principales dates marquant l’histoire de la diplomatie algérienne ont été distribués aux délégations participant aux travaux de la session en cours de l’Assemblée générale.
Le ministre a souligné, lors de ses interactions avec ses homologues et les milieux diplomatiques et médiatiques présents aux Nations Unies, que le prochain mandat au Conseil de sécurité constituera pour notre pays, une occasion renouvelée de réaffirmer ses principes et de partager sa vision sur les questions inscrites à l’ordre du jour du Conseil de sécurité dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales.
Il a, à ce titre, indiqué que les enjeux de paix et de sécurité dans toutes les régions du monde nécessitent, plus que jamais, une action internationale coordonnée dont l’objectif premier est d’assurer une paix internationale durable. Un objectif pour lequel le Conseil de sécurité, garant du maintien de la paix et la sécurité internationales, au titre de la Charte de l’ONU est appelé à jouer un rôle déterminant, a-t-il expliqué.
Abordant les grands axes des priorités de l’Algérie qui ambitionne d’apporter sa contribution à l’action du Conseil de sécurité, le ministre a notamment souligné l’impératif de focaliser les efforts sur le renforcement de la paix et la sécurité internationales, la promotion des principes et valeurs du non alignement et d’un Multilatéralisme revigoré et le renforcement des partenariats ainsi que la poursuite de la lutte antiterroriste et contre le crime international organisé.