Les organisations des retraités et les syndicats de la fonction publique et du secteur privé ne cessent depuis plusieurs mois de tirer la sonnette d’alarme en réclamant la mise en place de mesures urgentes efficaces pour stopper la dégradation inquiétante du pouvoir d’achat. La flambée chronique des prix des produits et des services, la stagnation des salaires, l’instabilité des prix du baril de pétrole dont dépend essentiellement l’économie nationale…ont fini par réduire, ces dernières années, le pouvoir d’achat des Algériens comme une peau de chagrin.
Les salaires ont tellement perdu de leur valeur en raison de l’augmentation du coût de la vie et de la valeur du dinar qu’ils ne suffisent plus à couvrir les plus élémentaires des besoins des familles. Les études menées sur les dépenses vitales d’une famille de cinq membres (parents + 3 enfants) ont montré qu’il faudrait au minimum un salaire de 82.000 DA pour assurer les besoins essentiels.
Quand on sait que l’écrasante majorité des salariés et retraités algériens touche moins de 40 000 DA par mois, on comprend mieux les conditions extrêmement précaires dans lesquelles évoluent la majorité des ménages. Les syndicats et les organisations des retraités soulèvent actuellement des questions pertinentes sur lesquelles le gouvernement doit se pencher sans attendre ! Car les haineux et les forces anti-nationales , aussi bien ceux se trouvant à l’étranger que ceux tapis ici dans l’ombre s’activent toujours pour enflammer le front social et pousser les gens à sortir dans les rues.
Et tout retard dans la prise en charge des préoccupations des citoyens ne peut que profiter aux forces du désordre qui attendent comme des charognards la chute du pays . Les décisions du Président Tebboune portant sur la révision à la hausse des salaires vont peut-être atténuer la faiblesse actuelle du niveau des salaires en Algérie et réduire les écarts constatés avec nos voisins. Ces augmentations doivent évidemment être accompagnées par des mesures devant mettre fin au désordre qui s’est emparé du marché et aux réseaux parallèles de l’échange de la devise ! Car sans ces mesures les augmentations salariales seront vite rattrapées par les hausses qui vont affecter inévitablement,comme d’habitude, les prix des denrées alimentaires et autres produits. Pour tous les experts, tant que l’économie nationale restera dépendante des hydrocarbures, tant que la politique de l’emploi ne sera pas entièrement redynamisée, tant que les spéculateurs continuent à sévir, tant que l’économie parallèle ne sera pas réduite à sa plus simple expression, le pouvoir d’achat des Algériens restera inexorablement faible ! Les augmentations salariales n’auront aucun effet ou très peu et les ménages auront de moins en moins d’argent et des charges de plus en plus élevées!