Si la visite de Macron en Algérie, et qui avait déblayé le terrain, puis celle de Borne, plus protocolaire, n’ont pas avancé dans le sens voulu par Alger, il est à attendre que la visite du ministre algérien de l’Intérieur, Brahim Merad, à Paris, avant fin 2022, devrait permettre des avancées sur plusieurs dossiers épineux.
La forte délégation française qui a appuyé la Première ministre Borne, dans son périple « Algérie-France amitié retrouvée », a fait surtout dans le protocolaire et les dossiers « soft ». Finalement, les deux parties doivent maintenant dépasser les déclarations d’intention pour concrétiser des avancées plus pratiques sur les « dossiers qui fâchent ».
Ces dossiers qui fâchent s’appellent visas, sans-papier, extradition, coopération judiciaire ou encore levée de secret bancaire.
Si le dossier des visas, un des plus sensibles, « saute aux yeux », il y a pour Alger les avoirs exfiltrés vers la France et qu’elle souhaite recouvrir dans le cadre de la récupération de l’argent détourné et placé à l’étranger.
Sur ces dossiers, le ministre algérien de l’Intérieur, Brahim Merad, aura beaucoup à dire à son homologue français Gérald Darmanin. Le déplacement de Merad constituerait une première depuis très longtemps.
Alger et Paris souhaitent, de toute évidence, aplanir les divergences et apaiser les tensions autour de la question des visas, de la circulation des personnes, de la reconduction des ressortissants algériens visés par une mesure d’expulsion, mais Alger possède un dossier lourd sur les avoirs placés dans l’Hexagone, qu’elle cherche vite à récupérer, pour honorer un engagement de l’État vis-à-vis du peuple.
Si Paris se plaint parfois du manque de coopération d’Alger dans la mise à exécution des Obligations de quitter le territoire français (OQTF) et dans la délivrance des laissez-passer consulaires permettant à ses ressortissants en situation irrégulière ou ayant fait l’objet d’une expulsion (ils étaient quelque 7 000 personnes à l’été 2021), Alger se plaint de divers autres dossiers pour lesquels Paris se montre peu coopérative, plaçant la balle dans le camp d’une justice indépendante ou dans celle d’organisations humanitaires, dans la liberté d’expression ou encore dans le droit d’asile, autant de motifs qui font grincer Alger des dent