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Massacre du 17 octobre 1961 : un crime d’état

Sur les pas de l’historien Benjamin Stora qui a plaidé pour que la France reconnaisse comme une « tragédie inexcusable » le massacre des Algériens du 17 octobre 1961, de nombreuses associations, organisations syndicales et partis politiques français ont,dans un communiqué commun,  demandé au président Emmanuel Macron , de confirmer, au nom de la France par un geste fort, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’État, Comme il l’a fait en septembre 2018 pour l’assassinat de Maurice Audin, et en mars 2021 pour celui de maître Ali Boumendjel. 

Emmanuel Macron entendra-t-il la requête de ces Français qui dénoncent de vive voix le fait que la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées ? Tout indique que cette requête sera concrétisée tôt ou tard, vu les précédents gestes forts qui ont été déjà  faits dans ce sens.

En tout cas, c’est le souhait de plusieurs intellectuels, syndicalistes, politiciens et militants associatifs français qui veulent réellement tourner la page et aller de l’avant pour fonder un avenir commun où le respect et la fraternité entre les deux peuples ne seraient pas de vains mots. 

En tout cas, l’opinion dominante en France classe la répression de la manifestation des Algériens du 17 octobre 1961 comme un crime d’État. Et c’est déjà une grande victoire!

Sortis manifester pacifiquement contre le couvre-feu qui leur est injustement imposé et défendre une Algérie algérienne, les quelque 30 000 manifestants algériens ont été sauvagement réprimés. Quelque 12 000 manifestants ont été arrêtés et environ 200 ont été tués dont certains étaient jetés dans la Seine.

Ces horribles événements que la France a voulu effacer des mémoires par des entourloupes ineptes, du genre faire porter la responsabilité du crime au seul Maurice Papon, resteront pour toujours des repères pour le peuple algérien qui n’a aucune intention d’en user comme « une rente mémorielle » mais comme une Histoire à respecter et dont on n’a pas le droit d’en faire table rase. 

Des étapes et pas des moindres ont été  certes franchies dans le traitement de la question de la mémoire, mais des gestes et d’autres mesures sont encore à entreprendre  du côté français pour fermer définitivement les plaies du passé et ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays.  La France gagnerait énormément en reconnaissant comme crime d’État le massacre  policier et raciste du 17 octobre 1961. Et mieux vaut tôt que tard ! 

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