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France: Après l’industrie pétrolière, la grève s’étend à d’autres secteurs

Quarante-huit heures après la « Marche pour la vie chère » organisée par les partis de gauche dimanche à Paris, de nombreux secteurs vont être impactés par des grèves ce mardi. Les participants défilent pour l’augmentation des salaires et contre la réquisition de grévistes. Près de 150 points de rassemblement sont prévus en France.

Le mouvement de grève qui se poursuit dans les cinq sites de TotalEnergies s’étend à d’autres secteurs ce mardi. Face à l’inflation, il s’agit de soutenir les revendications des salariés de la branche pétrole, mais plus largement de peser pour mettre cette question à l’agenda de l’exécutif. Les syndicats annoncent des actions dans « l’agroalimentaire, les crèches, les transports publics, l’énergie et nucléaire, les organismes sociaux, les banques-assurances, les services informatiques, la maintenance industrielle, l’éducation, la santé, le commerce, la métallurgie. » Certains pourraient s’acheminer vers des grèves reconductibles, comme les cheminots qui entendent profiter de la fenêtre ouverte jusqu’aux vacances de la Toussaint, vendredi soir, pour négocier des hausses de salaires.

La CFDT se tient à l’écart

Près de 180 points de rassemblement sont prévus en France, selon la CGT, qui organise cette journée avec FO, Solidaires et FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne. Premier syndicat de France, la CFDT a en revanche décidé de rester à distance du mouvement, ne croyant pas en l’efficacité des grandes manifestations interprofessionnelles pour obtenir des augmentations salariales dans les entreprises.

Invité de France Inter lundi, Philippe Martinez a suggéré au gouvernement de « se mettre autour d’une table » avec les syndicats pour « discuter d’une augmentation du Smic, d’une échelle mobile des salaires ». Autre motif de mécontentement, qui a notamment convaincu Force ouvrière de se joindre au mouvement : les réquisitions de grévistes mises en œuvre par le gouvernement pour faciliter la distribution de carburant. « La réquisition, c’est inacceptable et ça n’est jamais la bonne solution », a expliqué son secrétaire général Frédéric Souillot sur Public Sénat lundi.

De son côté, François Nogué, DRH de la SNCF, a dénoncé la méthode employée par la CGT-Cheminots et Sud-Rail qui ont recours à des « préavis dormant » pour se déclarer en grève. « N’ayant pas le temps de déposer une alarme sociale et un préavis, ils sont allés chercher un vieux préavis de novembre 2019 qui portait sur les retraites », a-t-il expliqué. « On s’étonne de cette pratique et on la condamne ».

Le mouvement modérément suivi à la RATP

Dans les gares, la circulation des trains régionaux est perturbée ce mardi, avec un TER et un train Intercités sur deux en moyenne, ainsi que sur les réseaux d’Ile-de-France opérés par la SNCF. Du côté de la RATP, le trafic des bus sera également dégradé avec deux bus sur trois en moyenne, tandis que le trafic du métro sera quasi normal. Trois RER sur quatre fonctionneront sur les portions des lignes A et B opérées par la RATP.

Toutefois, la grève peine à s’installer véritablement dans le secteur des transports. Le mouvement n’est que modérément suivi à la RATP. La grève ne devrait d’ailleurs pas être reconduite mercredi au sein de l’entreprise de transports publics, a indiqué à l’AFP mardi le secrétaire général de la CGT-RATP Bertrand Hammache. « En revanche, c’est le début d’un cycle », a-t-il indiqué, n’excluant pas de nouvelles journées de mobilisation « après les vacances scolaires de la Toussaint » qui prennent fin le 6 novembre.

Concernant la SNCF, où la CGT-Cheminots et Sud-Rail appelaient à la grève, « un tiers des assemblées générales reconduisent (la grève) », a annoncé sur Twitter le secrétaire général de la CGT Laurent Brun sur Twitter en dévoilant les premières tendances. « Les autres demandent une nouvelle journée d’action. Donc dans tous les cas les cheminots sont déterminés à obtenir de vraies augmentations de salaire. Contrairement aux mensonges du DRH de la SNCF, il n’y a eu que 1,4% et 500 euros par an », a-t-il ajouté. Le DRH, François Nogué, a affirmé lundi que la SNCF avait augmenté les salaires de 5,8% en moyenne en 2022, soit le niveau de l’inflation.

Jean-Luc Mélenchon attendu à l’assemblée des cheminots

A Paris, la manifestation s’ébranlera à 14 heures de la place d’Italie, en direction de la place Vauban. Un autre cortège, pour protester contre la réforme des lycées professionnels, défilera du métro Saint-François-Xavier au métro Sèvres-Babylone. La police anticipe respectivement 15.000 et 2.000 personnes pour les deux manifestations parisiennes, et les autorités s’attendent à voir les « ultrajaunes » et « l’ultragauche » essayer de constituer un cortège devant le carré syndical. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, sera présente parmi les manifestants, 48 heures après la « Marche pour la vie chère » organisée par les partis de gauche dimanche à Paris. Le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, est lui attendu à l’assemblée des cheminots qui se tiendra à 11h00 gare de Lyon.

La précédente journée de mobilisation interprofessionnelle, le 29 septembre, avait rassemblé 118.500 personnes dont 13.500 à Paris selon la police (250.000 et 40.000 selon les organisateurs).

ZOOM – Les préfets cherchent à accélérer l’acheminement du carburant

Pendant ce temps là, la grève dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies se poursuit. Le président Emmanuel Macron a réclamé lundi une solution « le plus vite possible » pour « régler » la crise des carburants et a réuni dans l’après-midi à l’Elysée la Première ministre Elisabeth Borne et les membres du gouvernement concernés.

« La décision qui a été prise, c’est de mobiliser un cran au-dessus les préfets en appui des Total, des Esso, pour accélérer l’acheminement du carburant vers les stations-service en lien avec les transporteurs », a expliqué Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. « Les pétroliers ont du mal à acheminer par les circuits habituels cette essence dans les stations-service. On appelle celles qui sont en difficulté, on s’assure qu’elles ont des liens avec les transporteurs et leurs fournisseurs habituels, on vérifie que les créneaux sont compatibles avec les dépôts. Nous faisons tout notre possible pour que cette situation s’améliore à la veille des vacances de la Toussaint. »

La tribune 

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