L’Algérie tente tant bien que mal de protéger et de promouvoir sa production nationale. Mise à jour de la liste des produits importés, soumis au Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), mise en place de procédures douanières et non douanières très protectionnistes, installation d’une cellule de veille chargée de veiller à l’interdiction de l’importation des produits fabriqués localement en vue de préserver l’industrie nationale, création d’une Banque nationale de semences…diverses mesures ont été prises ces derniers mois en vue de protéger et de promouvoir le produit national, mais il n’en demeure pas moins que la logique du tout-import à laquelle obéit l’économie du pays depuis des décennies ne peut pas être abolie en deux ou trois ans et à coups de clauses tarifaires douanières ou autre mesure du même genre.
Sans une relance économique solide basée sur une réelle diversification, l’Algérie ne sortira jamais de la logique importatrice où l’ont enfermé des prédateurs d’ici et d’ailleurs. S’étant construit des fortunes colossales ici et à l’étranger, ceux qui ont privilégié le système de rente et ont cassé l’économie nationale continueront certainement à manœuvrer encore et encore pour ne pas perdre leur privilèges.
L’importation a été utilisée depuis des années pour pomper les devises du pays à coups de surfacturations, de fausses déclarations et de piétinement tous azimuts de la loi. On importait des marchandises prohibées, on importait de la camelote qu’on fait passer pour du neuf, on importait du chiffon qu’on fait passer pour de la soie…pire encore on a même importé de conteneurs remplis de déchets ménagers.
Le mal fait au trésor public avec ces indues importations et leurs corollaires, les investissements bidons, est tellement immense que l’Algérie mettra des années pour s’en relever.
Malgré que de nombreux hauts responsables et opérateurs économiques soient actuellement derrière les barreaux pour faits justement de corruption et d’atteinte à l’économie nationale, certains continuent encore à fonctionner comme si on est toujours sous l’ancien système. Les affaires de corruption éventées dernièrement sont là pour confirmer cela.
Ceux qui ont mis l’Algérie au bord du gouffre, qui se sont offerts des villas luxueuses et des comptes bien garnis à l’étranger avec l’argent du peuple, font tout pour faire retarder les réformes en cours et maintenir encore pour des années le système rentier dont ils tirent grandement profit.
Certainement, on entendra encore dans les prochains mois parler de scandales liés aux importations et aux investissements non productifs, mais le train des réformes est lancé et tôt ou tard l’Algérie mettra fin aux pratiques qui ont mis à genou son économie et ont brouillé le destin de son peuple.