Le jour J arrive enfin. Celui de la mobilisation arabe face à un contexte international hostile qui fragilisera encore plus ceux qui prendront les mauvais choix et les mauvaises directions.
Entre les participants, les abstentions et les hésitants, il y avait de l’espace pour tous, et chacun avait ses petites notes à prendre, son mot à dire, son dossier à traiter, et si possible, son tempo à assurer.
Le prince Muhammad ben Salmane, prince héritier d’Arabie saoudite, a été le premier à téléphoner au président algérien Abdelmadjid Tebboune, s’excusant de ne pouvoir assister au sommet. Beaucoup d’émirs et de chefs d’Etats s’étaient engouffrés par la suite dans la brèche ouverte par MBS. Il est clair que beaucoup ne sont pas intéressés par le fait d’ajouter foi au leadership algérien, préférant mille fois garder les cartes en main que les donner à autrui. Qu’importe, Alger sera une réunion de mobilisation et de réunification, pas un club fermé d’intrigants.
L’Algérie a dû faire face à de nombreuses pressions et obstacles pour la décourager d’accueillir ce sommet, de rassembler l’unité arabe et de la mobiliser derrière la première cause centrale arabe, à savoir la cause palestinienne. Les obstacles peuvent être résumés dans les points suivants :
Premièrement, elle a toléré toutes les disputes et les critiques qui ont fusé de toutes parts, préférant faire dos rond pour encaisser et faire avancer la caravane, et couper court aux hésitations de certains Etats au sujet de la participation de la Syrie, alors qu’auparavant ce sont eux, entre autres puissances, qui ont versé des milliards pour détruire la Syrie, la fragmenter et tenter de renverser son régime, projet ultime devant lequel ils ont échoué.
Deuxièmement, les autorités algériennes ont envoyé une invitation officielle au Maroc pour participer au sommet, invitation qui a été remise à rabat par son ministre de la Justice, supprimant le prétexte marocain.
Troisièmement, les autorités algériennes ont confirmé que le Front « Polisario » ne participera pas à ce sommet car il n’est pas membre de la Ligue arabe, supprimant ainsi le dernier prétexte que les armées électroniques arabes officielles ont tenté d’employer pour empoisonner l’atmosphère.
Quatrièmement, contrecarrer une tentative sioniste de perturber l’atmosphère des relations entre l’Algérie et sa grande sœur l’Égypte, en laissant filtrer des informations « toxiques » sur le mécontentement de l’Égypte face à l’accueil par l’Algérie de la conférence de réconciliation palestinienne, et sous réserve de sa participation (c’est-à-dire l’Égypte) à le sommet, arguant la nécessité de condamner les positions turques.
Les menées souterraines n’ont jamais cessées depuis des mois, faisant dans la provocation et l’outrance, et il est tout à fait exceptionnel de voir comment Alger a pu, dans la sérénité, aller de l’avant sans se démonter outre-mesure.
L’Algérie a accueilli les factions palestiniennes dans sa capitale et a réussi à les rapprocher. Elle leur demande aujourd’hui, au nom des avancées faites, de concrétiser la « Déclaration d’Algérie » lors de ce sommet.
Cette réunification des rangs sera le mur arabe solide face aux tentatives israéliennes d’infiltrer les rangs arabes, puis de pénétrer le continent africain et rejoindre l’Union africaine, par le biais de pays tiers.
C’est déjà une victoire de l’Algérie, avant même le commencement du Sommet. Tout autre réussite sera un bonus et un couronnement.