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Les 7 péchés capitaux de Rabat durant le Sommet d’Alger

Malgré un soutien « monarchique » adopté à son profit par les autres monarchies du Golfe, le Maroc n’a pas pu, ou n’a pas su, mettre à profit le déroulement sur deux longues journées du Sommet d’Alger pour remettre les pieds dans l’étrier et rentrer allègrement dans les rangs de la « famille arabe ».

La présence du roi Mohamed VI avait été entretenue dans des desseins de propagande politique jusqu’à la dernière seconde. Puis, s’appuyant sur des motifs invraisemblables, Rabat annonçait la non-venue du monarque. Ce qui devait faire tilt avait fait flop. C’était le premier revers public. 

Pourtant, il y a d’abord le fait que la partie marocaine avait introduit des demandes de survol et d’atterrissage pour 10 aéronefs devant transporter le roi, le prince héritier ainsi que le reste de la délégation royale, selon cette même note verbale. Alger lui avait accordé toutes les facilités imaginables.

Chronique d’une dérobade programmée, l’absence du monarque alaouite s’est confirmée dès l’arrivée du ministre marocain à l’aéroport d’Alger lorsqu’il a commencé à se plaindre du « peu d’égard » qui lui aurait été réservé alors que le même traitement protocolaire a été accordé à tous ses homologues arabes.

Un autre grand revers était le « sujets des sujets », la Palestine. Sur elle était concentrées toutes les attentions arabes. S’il y avait un sujet-phare qui pouvait rassembler ou dissembler c’était bien celui d’El Qods. Le Maroc, président de la Fondation du même nom, devait, le premier, brandir le drapeau palestinien et s’en réclamer comme le porte-voix et le porte-drapeau. 

Évidemment, ce ne fut pas le cas. Pour les raisons que l’on sait, qu’on résumera sous le nom de « normalisation », le Maroc s’était lui-même mis dans l’embarras et ne pouvait pas en parler en séance plénière, alors que ses mains étaient encore chaudes des serrements des poignées israélites. 

Bourita, qui devait être utile en plénière et faire dans la construction positive, a passé son temps à arpenter les couloirs du sommet à la recherche de journalistes pour lui servir ses plats préférés. Dans deux entretiens avec des chaines de télévisions moyen-orientales, il a émit des critiques hors contexte, alors que le sommet entamait à peine ses ébauches. Il aurait pourtant gagné à participer, de manière constructive, avec ses pairs, à la discussion sur les défis cruciaux auxquels est confronté le monde arabe face à un nouvel ordre mondial en gestation.

Après avoir longtemps cherché et demandé à ses « alliés » s’il y avait bien un représentant du Polisario dans la salle, le ministre marocain a essayé de fourvoyer dans de fausses pistes le Secrétaire général de la Ligue arabe en lui soufflant l’information invraisemblable de la présence d’un représentant du Front Polisario parmi les participants au Sommet. 

   Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unis, António Guterres, tout autant que le secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Abou El-Gheith, étaient au courant qu’aucun membre du Polisario n’avait été invité. La manœuvre ayant tournée court, Bourita partit trouver autre chose de plus coriace. 

Alors que le Sommet n’a pas encore pris fin, Bourita parlait déjà d’une invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Maroc. Déclaration mal venue qui remettait en cause les intentions avec lesquelles était venu le chef de la diplomatie marocaine. Le sujet était trop sérieux pour être mis sur la place publique avec cette insoutenable légèreté.

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