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Alger

Géopolitique pétro-gazière

  L’Algérie est en passe de devenir un acteur majeur et prépare ses lendemains de la manière la plus rigoureuse. Le ton « plus poli » affiché par les puissances occidentales résume à lui seul cette prépondérance. 

      La guerre en Ukraine aura été un bon et un mauvais tournant. C’est une Europe fragilisée qui en sortira finalement. Pour les autres ce sera selon les capacités et la résilience. L’Afrique se prend déjà en charge, en chassant le colonisateur d’hier, obligé de faire profil bas et garder un minimum d’aplomb.

Pour les autres acteurs mondiaux, c’est aussi la course aux sources énergétiques, quels qu’en soit le prix.

   Les trois plus grands producteurs mondiaux qui ont une influence sur le prix du pétrole sont les États-Unis, la Russie et l’Arabie Saoudite avec quelque 10-11 millions de barils/jour.  Pour le gaz traditionnel, les plus grandes réserves mondiales sont détenues par la Russie, avec 45 000 milliards de mètres cubes gazeux, l’Iran 35 000 et le Qatar, plus de 15 000. La Russie possède aussi 6,4 % des réserves mondiales de pétrole et surtout 17,3 % des réserves de gaz naturel. Elle est le second producteur mondial de gaz, après les États-Unis, mais le premier pays exportateur au monde, l’économie russe étant très fragile parce que ses exportations sont peu diversifiées, étant fortement dépendante des hydrocarbures (gaz et produits pétroliers) qui représentent 25 % de la richesse produite (PIB) et 57 % de ses exportations. 

   Selon la société de conseil Enerdata, l’Union européenne est le troisième plus gros consommateur d’énergie du monde en volume, derrière la Chine et les États-Unis, la consommation énergétique primaire s’étant élevée à 1,3 milliard de tonnes d’équivalent pétrole en 2019 pour environ 447 millions d’habitants, contre 2,2 milliards aux États-Unis, la même année, pour 333 millions d’habitants. 

D’autres pays sont moins dépendants comme les Pays-Bas (26 %), la France (17 %) grâce au nucléaire, l’Espagne (10 %, l’Algérie y étant un acteur dominant), et la Slovénie (9 %). 

Mais la Russie aussi se trouve dans une forte dépendance vis-à-vis de l’Europe, car les exportations destinées à l’Union européenne représentaient 52 % du total des exportations russes en 2014, et encore 47 % en 2021.   

Selon certains experts de l’Union européenne, une diminution, voire un arrêt total, des livraisons de gaz russe serait fort dommageable pour de nombreux pays européens, les alternatives existent mais étant coûteuses, avec un pic inflationniste dû à l’envolée des prix des produits énergétiques mais également de bon nombre de produits alimentaires dont la Russie et l’Ukraine sont de gros exportateurs. Mais une telle situation provoquerait aussi des retombées très négatives pour la Russie, car ses exportations gazières vers l’Europe représentent à elles seules 15 % à 20 % du PIB russe. Et le plus grand gagnant dans ce conflit restent les États Unis d’Amérique qui sont autosuffisants en énergie avec des délocalisations vers les USA du fait du bas prix d’énergie.

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