Le Maroc a pour objectif de « renforcer son indépendance » dans la production d’armes, affirme le ministre marocain chargé de l’administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudyi. Pour cela, le royaume cherche à développer une industrie militaire locale, notamment avec la fabrication de drones de renseignements et de combat.
Tétanisé par la question sahraouie, le Maroc se surarme d’année en année, les yeux scotchés sur son puissant voisin de l’est. Des diplomates chevronnés ont souligné l’obsession marocaine par la question du Sahara occidental, pour laquelle toute la batterie politique, économique, médiatique, militaire et diplomatique a été assujettie pour permettre au Maroc de faire avancer son projet, sans pour autant faire de concessions notables sur le référendum d’autodétermination.
Le Plan d’autonomie n’étant pas arrivé à convaincre ni les uns ni les autres, le Maroc se surarme. Telle est l’image qu’il projette face à un monde qui regarde cette dernière colonie avec appréhension.
Le surarmement du Maroc a atterri devant le Parlement, qui devait entériner la décision du Palais. En effet, le gouvernement marocain veut développer « certains secteurs de l’industrie militaire, notamment ceux des armes et des munitions, ainsi que la fabrication de drones capables de mener des opérations de renseignements, de surveillance et des attaques armées, en plus de la maintenance des avions militaires », a indiqué le ministre cité dans le compte rendu d’une réunion parlementaire autour du projet de budget alloué à la défense pour 2023.
Abdellatif Loudyi, qui n’a pas donné plus d’informations sur la nature de ces opérations, a affirmé qu’un projet de construction d’une usine de maintenance d’avions militaires a été confié à une entreprise internationale spécialisée dans la région de Benslimane, au nord de Casablanca. Il a par ailleurs souligné que le gouvernement a déjà adopté une loi ouvrant la voie à l’octroi de licences pour le développement d’industries militaires.
Des médias marocains et israéliens ont fait état en novembre 2021 d’un contrat de 22 millions de dollars – non confirmé officiellement – entre Rabat et Israel Aerospace Industries (IAI), le premier groupe aéronautique public israélien, pour la livraison de « drones kamikazes ». Citant une source sécuritaire marocaine, un site d’information a indiqué que l’accord de coopération militaire conclu entre le Maroc et Israël comprend aussi le « lancement de deux unités industrielles de fabrication d’avions sans pilotes ».