Il ne se passe pas un jour sans qu’on annonce, ici et là, à travers le territoire national, une pénurie ou une coupure d’eau potable. L’accès à l’eau de façon régulière et sûre constitue l’une des préoccupations majeures des citoyens. Et, à voir la réalité du terrain et l’ampleur des problèmes dont souffre le secteur hydraulique, on peut dire sans se tromper que cette préoccupation citoyenne d’avoir de l’eau en permanence ne sera pas satisfaite de sitôt.
L’Algérie s’est pliée en quatre, à travers de colossaux investissements, pour satisfaire les besoins en eau de sa population, mais en vain. Plus de 130 milliards de dinars ont été investis durant ces vingt dernières années dans ce secteur, sans pour autant en finir avec les stress hydrique où se débat, par intermittence, la population. Des dizaines de barrages et unités de dessalement d’eau de mer ont été construits, des milliers de châteaux d’eau ont été érigés, des milliers de kilomètres de canalisations parcourent le territoire national…. Mais l’accès à l’eau reste toujours compromis.
Les déclarations faites ce lundi à la Radio nationale par le directeur général de l’ADE annonçant le recours, dans les prochains mois, à des mesures drastiques et à la réduction des plages horaires de distribution pour préserver cette ressource vitale, sont révélatrices de la situation flottante de ce secteur. L’Algérie est ainsi appelée à mettre en place et en urgence une politique de rationalisation de l’usage de l’eau, au risque d’affronter à l’avenir des situations ingérables.
Les projections établies par les experts indiquent que l’Algérie enregistrera un déficit en eau de 1 milliard de m3 d’ici l’an 2025. Ce qui peut constituer une grave menace aussi bien pour les ménages que pour les secteurs agricoles et industriels.
Il faut donc agir maintenant pour anticiper ces risques et menaces. Si la croissance démographique, le dérèglement climatique, la sécheresse et l’irrégularité des précipitations, sont avancées comme raisons de la raréfaction actuelle et à venir de cette ressource, il n’en demeure pas moins que le gaspillage, les raccordements clandestins, les malfaçons des réseaux, les fuites d’eau non réparées à temps et autres négligences y sont également pour beaucoup.
Agir dans un premier temps et avec rigueur sur les causes d’origine humaine qui perturbent l’alimentation en eau potable, peut améliorer en Algérie l’accès à l’eau que l’ONU a décrété en 2010 comme faisant partie des droits humains fondamentaux .