La construction automobile revient en Algérie, entourée d’une multitude de précautions. Tout a été mis en place pour éviter la réédition de la malheureuse expérience menée tambours battant sous Bouteflika, qualifiée par le génie populaire d’industrie de « gonflage des pneus » et qui a coûté inutilement au trésor public la monumentale somme de 3,2 milliards de dollars.
Le nouveau cahier des charges relatif aux industriels et concessionnaires automobiles a comme ambition d’éviter les erreurs du passé et d’installer au bout de cinq ans une industrie automobile avec un réel taux d’intégration de 40 %. On ne peut pas dès à présent prévoir quel serait le profil de ce deuxième épisode de l’industrie automobile algérienne, mais on peut dès maintenant affirmer qu’il sera grandement différent du premier épisode qui a fini, comme tout le monde le sait, par le démantèlement des pseudos-usines automobiles et l’incarcération de leurs propriétaires, grands « gonfleurs de pneus », devant l’Éternel ! Il n’y aura, désormais, point d’importations tous azimuts, de surfacturations, de faux taux d’intégration…beaucoup de vices auxquels a cédé l’industrie automobile sous Bouteflika, seront inévitablement corrigés et nul industriel n’aurait la lubie de jouer dorénavant avec l’argent public et avec les chiffres d’intégration, car, le faire, c’est se retrouver tôt ou tard derrière les barreaux.
Maintenant que les textes régissant le secteur existent et que les mesures dissuasives et punitives à l’encontre des fraudeurs sont mises en place, la construction automobile va maintenant démarrer sous les chapeaux de roues. Et ce sont de véritables investisseurs qui vont s’y lancer dans cette aventure, et non des clients du système, comme cela s’est fait auparavant. L’industrie automobile va apporter une part non négligeable dans l’économie nationale, en termes de valeur ajoutée et d’emploi, aussi est-t-il impératif de réussir cette relance et de veiller à ce que les objectifs qui lui sont assignés soient totalement atteints, et pourquoi pas, dépassés.
L’Etat est tenu d’assister et d’accompagner les véritables investisseurs et de promouvoir la création d’une multitude de PMI et PME destinée à la fabrication d’intrants locaux pour le secteur automobile. Ce n’est qu’en favorisant les industries périphériques au secteur qu’on peut parvenir à la longue à installer une véritable industrie automobile nationale qui pourrait dépasser largement les 50% d’intégration. Les aberrations constatées par le passé ne seront certainement plus de mise. Donc, il y a fort à parier que l’activité de construction automobile en Algérie est partie pour se développer d’année en année et devenir prochainement une source d’exportation hors hydrocarbures d’une forte importance.