Des spécialistes estiment nécessaire aujourd’hui de réviser totalement le mode de financement de l’économie nationale, en mettant en place un système qui tient en trois concepts clés : réduire le budget de l’État, revoir la politique de change et donner de la consistance au marché financier, en invitant des entreprises plus robustes, aussi bien privées que publiques, à intégrer la Bourse d’Alger.
Ils expliquent que l’économie n’a pas à fonctionner nécessairement de cette façon, avec un budget expansif et avec un marché financier peu actif. Il faut ainsi encourager la diaspora algérienne à venir investir dans le pays, capter davantage d’IDE et promouvoir l’inclusion financière, en incorporant les meilleures pratiques en la matière, et relever les grands challenges de la finance islamique, ou de la finance participative.
Aujourd’hui, les questions réglementaires, fiscales et juridiques liées à la finance islamique commencent ont été tranchées. Le pays est enfin favorable au développement de cette finance. Mais, il faut le faire de manière à éviter l’émergence de lignes de fracture entre la finance classique et la finance participative.
L’Algérie figure dans le top 10 des pays enregistrant la plus forte augmentation du score d’inclusion financière. Et la finance islamique peut contribuer au programme d’inclusion financière par le biais de deux mécanismes principaux : le partage des pertes et profits (3P, avec les instruments de partage des risques, tels que la Musharakah et la Mudharabah, en tant qu’alternative au financement conventionnel basé sur la dette et le transfert des risques ; les instruments islamiques de finance sociale, tels que la Zakât, le Waqf (fonds de dotation), la Sadaqah et le Qard hassan (prêt bénévole).
Les 3P font la promotion du programme d’inclusion financière, car le concept peut offrir un accès juste à un coût abordable et équitable au financement des segments à faible revenus : l’imposition des coûts et la répartition des bénéfices sont basées sur les performances réelles de l’entreprise.
En conséquence, l’application optimale des 3P créera une répartition équitable des revenus et de la richesse entre les partenaires ou entre les propriétaires de richesses et les entrepreneurs, en préservant le concept de justice et d’équité dans les transactions financières.
Plusieurs symposiums ont été organisés au cours de ces dernières années. Ils visent à faciliter les efforts des pouvoirs publics dans leur rôle d’intégrer les produits de la finance islamique, dits alternatifs, et conformes aux préceptes de l’islam dans le système financier national, et à contribuer également à l’élargissement de la bancarisation et l’inclusion des ressources financières disponibles. Voilà l’objectif que se sont fixé les initiateurs de ces symposiums.