L’Algérie semble avoir garni son bas de laine, ses réserves de change : celles-ci ont dépassé les 60 milliards de dollars, un montant représentant près d’un an et demi d’importations de biens et de services.
Voilà une bonne nouvelle pour le pays. Ce chiffre a été annoncé par le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Salah Eddine Taleb, à l’ouverture des travaux de la conférence sur les défis futurs des banques centrales, organisée à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de la création de la Banque d’Algérie.
Ce chiffre traduit, en fait, une amélioration des revenus pétroliers du pays. Le malheur des uns faisant souvent le bonheur des autres, la guerre en Ukraine a notamment fait flamber les cours du pétrole, ce qui a généré des revenus inespérés pour les pays pétroliers.
Ainsi, le contexte actuel de prix élevés (le baril de brent avait dépassé, il y a quelques mois, la barre des 100 dollars) renforce la situation financière de l’Algérie, lui offrant une marge de manœuvre assez large pour ses dépenses futures. De même, il lui permet de reconstituer ses réserves de changes. Cela, sous réserve que la tendance à la hausse des cours de l’or noir dure dans le temps.
L’amélioration de la situation financière du pays devrait aider le gouvernement à consentir des investissements plus importants dans les secteurs productifs et à améliorer les conditions de vie et la protection sociale de la population. Cependant, il reste encore énormément de travail à faire sur tous les fronts, notamment sur le plan de l’inflation. Cette dernière reste, pour le moment, dans des proportions raisonnables. Mais rien n’indique que la tendance modérée de l’inflation va se maintenir.
M. Taleb a précisé que le système bancaire algérien a montré une « grande flexibilité » en dépit d’une conjoncture internationale difficile, marquée particulièrement par la pandémie Covid-19 et la crise pétrolière de 2014. L’année 2022 a constitué un « nouveau défi » en matière de maîtrise de l’inflation en tant que phénomène mondial, la Banque centrale s’étant concentrée sur l’adoption d’une politique monétaire « pragmatique », notamment le taux de change, comme mécanisme pour atténuer l’inflation importée et préserver le pouvoir d’achat du citoyen à la lumière du premier excédent de la balance des paiements depuis 2014.