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Mohamed Belahrech, l’espion marocain au cœur du scandale

Le « Marocgate » sur lequel l’enquête la justice belge éclaire la politique d’influence que déploie Rabat au cœur des institutions européennes. 

Dans ces enceintes, certains Français sont des cibles privilégiées du lobbying de l’Etat du Maroc, affirme le journal français L’humanité.

Alors que le scandale bat son plein au sein des institutions de l’Union européenne, les investigations ont mis en lumière le rôle fondamental qu’a joué un espion marocain dans l’affaire de corruption. Si l’enquête sur cette affaire, a déjà mentionné les dons que Panzeri a reçus par l’intermédiaire d’Abderrahim Atmoun, l’ambassadeur du Maroc à Varsovie, un nouvel élément révélé par Politico, dévoile l’ampleur du scandale. 

Les liens entre Rabat et l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri seraient en vérité beaucoup plus antérieurs et seraient relié à une seule personne. Figure de l’ombre, un homme marocain est au cœur de l’affaire de corruption qui fait trembler l’Union européenne. Jusque-là, cité pas son prénom et l’itinial de son nom, son identité complète a été révélée. Un agent des services secrets marocains, identifié comme Mohamed Belahrech est apparu comme l’une des figures principales de l’affaire Qatargate. Protégé par son nom de code M118, l’homme est officier des services de renseignement extérieurs marocains. 

Selon les quotidiens italien La Repubblica et belge Le Soir, l’espion Belahrech est l’un des maillons reliant Pier Antonio Panzeri aux services secrets marocains, la DGED.

Au milieu de ce mois de juillet 2011, le Maroc est encore secoué par les soubresauts du mouvement de contestation historique qui a poussé la jeunesse du pays dans les rues, dans le sillage de la révolution tunisienne.

Le roi Mohammed VI s’apprête à dévoiler, dans son traditionnel discours du trône, le lifting constitutionnel pensé pour désamorcer les protestations.

À Paris, le Journal officiel publie le décret élyséen estival portant promotion et nomination dans l’ordre national de la Légion d’honneur. Parmi les heureux distingués se trouve un certain Abderrahim Atmoun, alors président du groupe d’amitié Maroc-France à la Chambre des conseillers, la chambre haute du parlement marocain.

Ce parlementaire Marocain est décoré par Nicolas Sarkozy sur proposition du Quai d’Orsay où, six mois plus tôt, Alain Juppé a remplacé Michèle Alliot-Marie, empêtrée dans ses encombrantes amitiés tunisiennes – la cheffe de la diplomatie s’était montrée prompte à offrir au dictateur Zine el Abidine Ben Ali le « savoir-faire » sécuritaire français pour mater le soulèvement outre-Méditerranée.

Cité par l’agence officielle marocaine MAP, Atmoun se dit « honoré » de cette « superbe décoration », un signe de « reconnaissance par rapport à tout le travail mené dans le cadre du groupe d’amitié » qu’il copréside depuis 2009 avec le sénateur français (UMP) Christian Cambon.

« Durant ce mandat, nous avons énormément travaillé avec les sénateurs français, de toutes sensibilités, pour faire connaître la position de notre pays, notamment sur la question du Sahara [occidental, NDLR] », fait valoir le récipiendaire, en évoquant aussi le travail accompli au Parlement européen.

Le conseiller marocain, ajoute la dépêche de la MAP, « a su développer des liens très forts avec la classe politique française d’autant plus qu’il a vécu dans l’Hexagone pendant près de vingt-six ans. »

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