Les pénuries et la flambée des prix de certains produits alimentaires qui affectent l’Algérie, ces derniers jours, suscitent moult interrogations.
Les raisons avancées jusque-là pour justifier ce dérèglement subit du marché sont, pour les simples citoyens, trop vagues sinon inadmissibles. Les déclarations lourdes de sens faites à ce sujet par le ministre du commerce Kamel Rezig qui a laissé entendre l’existence de forces réfractaires au changement, à la transparence et à la moralisation des activités commerciales font que les interrogations et les soupçons des citoyens sur les raisons réelles de cette situation, sont largement fondées.
Ni la situation sanitaire, ni le désaccord entre producteurs et commerçants, ni l’état des stocks actuels, ni les cours des produits au niveau international, n’expliquent la rareté actuelle de certains produits et l’envolée des prix. Qu’on en juge ! L’importation n’a jamais cessé, la machine de production fonctionne et les stocks sont suffisants, mais il y a curieusement pénurie et tensions diverses dans les activités commerciales.
Une situation pour le moins douteuse, parce qu’aucun paramètre purement commercial n’est à son origine. Hormis s’accuser mutuellement et se rejeter la balle pour expliquer cette situation de flou qui ne manquera pas, dans les jours qui viennent si elle persiste, de provoquer de graves tensions sociales, très peu de choses ont été entreprises dans le sens de régulariser définitivement cette situation et de mettre en échec ceux qui, dans l’ombre, en tirent les ficelles.
Il y a, à n’en pas douter, des parties que l’agenda politique actuel et les réformes engagées depuis plus d’une année dérangent énormément et sont prêts à tout pour les faire capoter. Habitués à se sucrer sur le dos de la collectivité nationale et à se placer au-dessus de la loi, ces forces du statu quo, incrustées partout, usent de toutes sortes de stratagèmes pour saboter tous les efforts de redressement et de renouveau national.
Mettre le front social en ébullition est l’une des stratégies usitée partout dans le monde dans les pratiques de sabotage politique. Le ministre du commerce qui a accusé « la issaba » de vouloir rééditer le scénario de la crise de la semoule provoquée en 2020 et d’être derrière toutes ces pénuries, ne parle certainement pas dans le vide. Et c’est justement de ce côté-là qu’il faut chercher les raisons réelles de cette instabilité qui affecte notre marché actuellement.