Les grands événements procèdent par de petites causes, dit une vieille maxime de stratégie. Si l’on observe que beaucoup de positions politiques, qui ressemblent à s’y méprendre à des positions de principe, proviennent de concessions, de petits calculs d’épicier et de dispositions intéressées, l’on comprend alors mieux la maxime.
Après les scandales à la pelle (journalistes du magazine Le Point payés à 6000 euros l’article, eurodéputés achetés au rabais, décisions monnayées, etc), et après le méga-scandale du Parlement européen, parlons-en d’un mini-scandale qui a failli passer inaperçu : celui des députés MR belges partis en villégiature au Maroc, et qui se sont retrouvés, avec de gros sourires, sur les territoires sahraouis occupés.
En effet, Weytsman, Clémentine Barzin et Gaëtan Van Goidsenhoven ont notamment visité la ville de Laâyoune au Sahara occidental, une région faisant partie du Sahara occidental.
En Belgique, certains médias ont dénoncé le voyage, et certaines voix, dont celle de François De Smet, se sont élevées pour dénoncer “une erreur politique” des élus libéraux qui placent en “porte-à-faux” la diplomatie belge.
Septembre 2022. David Leisterh, David Weytsman, Clémentine Barzin et Gaëtan Van Goidsenhoven, quatre députés bruxellois MR, se rendent au Maroc pour un voyage organisé et financé par leur hôte.
Pour se disculper face à une levée de bouclier à Bruxelles, Mohamed Ameur, ambassadeur du Maroc en Belgique, interrogé par nos confrères de la Libre, a affirmé que « le Parlement marocain invite régulièrement des élus de différents pays pour s’enquérir de la situation des territoires du Sud et de la réalité sur place”. L’objectif officiel? Permettre à certains observateurs étrangers de s’assurer que la “situation est stable” et de constater le développement économique des provinces.
7sur7.be affirme quant à lui que « accepter l’invitation lancée par une partie prenante d’un tel conflit, est « un choix malvenu » : « On peut peut-être l’assimiler à une forme d’imprudence, car ils ont bien conscience de la manière dont cela est susceptible d’être perçu ».
De retour en Belgique, le député David Leisterh a vigoureusement défendu sa position dans les colonnes de La Libre. D’autres ont préféré faire profil bas, estimant avoir été « bernés » par l’invitation et le circuit imprévu.
Ceci n’est qu’une des multiples facettes des pièges tendus aux européens pour les embarquer dans des positions qui n’étaient pas prévues au programme initial.