Le redressement des marchés pétroliers s’est répercuté positivement sur les réserves internationales de l’Algérie qui ont interrompu leur « baisse tendancielle » de ces dernières années. La position extérieure de l’Algérie est jugée « plus solide que le niveau correspondant aux fondamentaux et aux politiques souhaitables ».
Le « défi considérable » pour l’Algérie reste toutefois le taux d’inflation qui est passé de 7,2% en 2021 à 9,3% en 2022, « son plus haut niveau depuis 26 ans ». L’inflation devrait rester à un niveau élevé en 2023 (8,1%), mais les autres indicateurs continueront à s’améliorer.
La croissance hors hydrocarbures passera à 3,4%, portée par « une forte augmentation des dépenses budgétaires » et le solde des transactions courantes restera excédentaire.
Le rapport du FMI sur l’Algérie prévoit néanmoins un ralentissement de la croissance « à moyen terme », à 2%, ainsi que le retour du déficit du compte des transactions courantes à partir de 2024. Les perspectives dépendent essentiellement de l’évolution des cours des hydrocarbures. D’éventuels investissements dans le secteur de l’énergie et les projets miniers en cours constituent toutefois des facteurs positifs pour les perspectives de l’économie algérienne, note en outre le FMI.
Au chapitre des recommandations, la Banque d’Algérie est exhortée à resserrer sa politique monétaire « dès à présent », l’appréciation du dinar n’étant pas susceptible de se substituer à ce resserrement. Tout en appelant la Banque d’Algérie à relever son taux directeur, le FMI recommande, à l’occasion de la révision en cours de la Loi sur la monnaie et le crédit, d’interdire « formellement » le financement monétaire et ce, dans le but de renforcer l’indépendance de la BA et sa capacité à agir sur la stabilité des prix.
Par ailleurs, la hausse « considérable » des dépenses prévue dans la loi de finances pour 2023 est perçue comme un facteur de risque pour l’équilibre budgétaire et les poussées inflationnistes, même si, prévoit le rapport, « les contraintes de financement devraient empêcher la pleine exécution des dépenses annoncées ».
Autres recommandations du FMI pour « réaliser le rééquilibrage budgétaire requis », la réforme des subventions, le renforcement d’une protection sociale ciblée, la « réforme paramétrique des retraites », la réduction des dépenses d’investissement et la poursuite des réformes fiscales.
« L’accélération des réformes structurelles est nécessaire pour faire progresser la transition vers un modèle de croissance plus diversifié », estime le FMI. Celui-ci salue les récentes mesures législatives, comme la nouvelle loi sur l’investissement, la loi sur l’auto-entreprenariat et celle relative aux énergies renouvelables, les jugeant propices à « créer un environnement plus propice à l’activité du secteur privé ».