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Énergie: L’Algérie est importante pour l’Afrique et l’inverse est vrai

Mohamed Arkab, a entamé hier, sur instruction du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, une visite de travail de trois jours en Ouganda, à la tête d’une importante délégation, comprenant les P-dg des Groupes Sonatrach et Sonelgaz, ainsi que des responsables du ministère de l’Énergie et des Mines, indique un communiqué du ministère.

Cette visite, y est-il ajouté, s’inscrit dans le cadre de « la mise en œuvre des décisions prises par les présidents Algérien », Monsieur Abdelmadjid Tebboune, et le Président de la République de l’Ouganda, Monsieur Yoweri Museveni, lors de la visite d’Etat de ce dernier en Algérie, le 11 mars 2023. Elle s’inscrit, également, dans le cadre du « renforcement de la coopération entre l’Algérie et l’Ouganda dans les domaines de l’énergie et des mines, ainsi que dans divers domaines d’intérêt commun », y est-il mentionné.

A cette occasion, M.Arkab aura des séances de travail avec son homologue ougandais et des rencontres avec d’autres responsables ougandais, y est-il indiqué. L’Algérie met ainsi le cap sur l’Afrique de l’est, après avoir pu renforcer sa position en Afrique de l’Ouest dans plusieurs domaines dont l’énergie.

Bien que quelques progrès aient été accomplis, il reste beaucoup à faire dans le secteur  de l’énergie où le développement pâtit de contraintes qui sont pour la plupart d’ordre structurel.

En Afrique, la concertation est encore très insuffisante entre les différents acteurs. Le manque de concertation peut rendre difficile la mise en œuvre d’une politique énergétique commune qui favoriserait les échanges énergétiques entre les pays par la mise à profit, par exemple, des complémentarités régionales.

Les politiques énergétiques, lorsqu’elles existent, sont soumises à  des facteurs à la fois endogènes et exogènes. Endogènes, lorsqu’il s’agit, entre autres, du degré d’attractivité des investissements étrangers, de la disponibilité locale des ressources énergétiques, des besoins en financement, des budgets nationaux, de l’étroitesse du marché intérieur associée aux contraintes liées, dans beaucoup de pays, aux infrastructures et aux circuits de distribution.

Exogènes, lorsqu’il s’agit des fondamentaux du marché de l’énergie et des coûts d’accès aux produits énergétiques. Sur le plan des ressources, le continent dispose d’un potentiel énergétique important, mais insuffisamment exploré en ce qui concerne les hydrocarbures et peu exploité en ce qui concerne les renouvelables (hydraulique, solaire, éolien, etc..).

En effet, s’agissant de l’exploration pétrolière, par exemple, elle est généralement mesurée par le nombre annuel de forages effectués ou par le volume annuel des investissements consentis, rapportés à la surface du pays considéré. Bien que le potentiel en hydrocarbures ait suscité, à partir des années 1990, un intérêt de plus en plus soutenu de la part des principales sociétés pétrolières étrangères (intérêt accentué davantage avec l’augmentation des prix du brut), la moyenne des investissements d’exploration est restée bien en deçà de celle des autres régions de la planète.

Cette moyenne  a été estimée à la moitié, seulement, de la moyenne mondiale. Ce décalage peut  s’expliquer par l’appréciation qu’ont les investisseurs potentiels sur les risques à la fois géologiques et politiques. Sur le plan de la géologie, pour minimiser les risques, les recherches sont menées en priorité autour des bassins où des découvertes ont déjà été mises en évidence, laissant de côté de vastes zones inexplorées, souvent très difficiles d’accès.

Sur le plan politique, le continent fait face, épisodiquement, depuis un certain temps, à des conflits au niveau local ou régional (République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Corne de l’Afrique, Nigeria et tout dernièrement la Libye). Les autres pays ne sont pas en reste, du fait des incertitudes futures qui pèsent sur leur stabilité politique; ce qui entraîne dans certains pays une visibilité insuffisante pour les investisseurs potentiels.

Le développement des activités du secteur aval de l’énergie, quant à lui, fait face, d’une part, à une législation souveraine et confinée qui ne se réfère pas  aux instances régionales de coopération ou de coordination et, d’autre part, à l’étroitesse et au cloisonnement des marchés locaux et, enfin, au déséquilibre entre l’offre et la demande nationale en produits énergétiques.

Cette dernière observation est illustrée par le fait que la capacité globale de raffinage du continent, concentrée principalement en Afrique du Nord, au Nigeria et en Afrique du Sud, avoisine la demande globale en produits pétroliers.

Mais, les installations, outre qu’elles ne fonctionnent en moyenne qu’à 60% de leur capacité, accusent un déséquilibre entre l’offre et la  demande locales en produits pétroliers.

En conséquence, des quantités non négligeables de produits pétroliers déficitaires doivent être importées et les excédents exportés générant ainsi des surcoûts.

Parmi les autres facteurs qui ralentissent le développement du secteur de l’énergie en Afrique, il y a lieu de relever entre autres : une maîtrise insuffisante des activités du secteur des hydrocarbures caractérisée par le fait que beaucoup de pays producteurs ne possèdent pas de sociétés nationales opératrices dans ce secteur exploité par les sociétés étrangères. Par ailleurs, le niveau de sous-traitance au profit des PME nationales est insignifiant.

La maîtrise insuffisante des activités amont et aval du secteur fait  aussi que le coût du service, facturé par les multinationales étrangères, est difficilement contrôlable et que les revenus tirés de la rente pétrolière soient plus faibles pour plusieurs pays producteurs.

S’y ajoutent également :  L’envoi à la torche, depuis des décennies, de quantités importantes de gaz associé au détriment de l’environnement et de la production d’électricité indispensable au développement socio économique des pays;   une réaction peu perceptible aux grands enjeux énergétiques mondiaux (après pétrole, problèmes environnementaux, économies d’énergie, etc.) ;   un faible taux d’accès aux énergies modernes de cuisson des repas (gaz domestique et électricité), ce qui entraîne une forte consommation de bois énergie, néfaste pour l’environnement et la santé.

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