Après les frictions constatées à Kidal, notamment avec le survol d’un avion militaire de la région, puis la colère des chefs de la Confédérations des mouvements de l’Azawad, il était attendu que les choses bougent dans l’un ou dans l’autre sens. Finalement, c’est dans le bon sens que les choses ont bougé, grâce à la médiation sereine et mesurée d’Alger, déjà à la source de toutes les médiations au Nord-Mali, depuis 1991.
Cette fois-ci, le gouvernement malien, partie signataire de l’Accord, est à pied d’œuvre pour sa relance.
D’où la visite effectuée vendredi à Kidal par le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué
Selon Maliweb, malgré les difficultés liées à la décision de la CMA et de la Plateforme de suspendre leur participation aux mécanismes de suivi, le gouvernement poursuit son engagement dans la mise en œuvre de l’Accord avec les mouvements de l’inclusivité, également signataires, en attendant que les autres les rejoignent dans le processus de paix.
Dans son mémorandum sur le dernier rapport trimestriel du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, couvrant la période de janvier à mars, le gouvernement a fait le point du processus en cours. Il s’agit, entre autres, de l’adoption le 29 mars dernier, de deux projets de décret pour un meilleur fonctionnement des structures essentielles au mécanisme de suivi à savoir la Commission nationale de désarmement-démobilisation-réinsertion (DDR) et la Commission nationale d’intégration. L’engagement du gouvernement s’est aussi traduit par la poursuite des travaux entre la Commission nationale DDR et la Minusma qui a notamment permis l’identification et le cantonnement de 900 femmes associées aux groupes armés dans les Régions de Gao, Kidal, Ménaka et Tombouctou.
En vérité, le colonel Assimi Goita a tout à gagner à se tenir aux textes du Plan d’Alger. En faisant rallier la CMA à un consensus national, il aura une coalition forte à ses côtés à un moment où certains pays européens s’échinent à le discréditer auprès des instances internationales.
Huit années auront passées après la signature d’Alger, et les Maliens doivent trouver le juste milieu à un problème créateur de tensions à l’infini, car il ne faut perdre de vue que le terrorisme local se nourrit également des tensions entre le pouvoir central, situé à l’extême-sud, et la rébellion située au nord du pays. Entre les uns et les autres tout un terrain de jeu, d’enjeu et de stratégies de nuisances. Et c’est à cette distance que Goita est appelé aujourd’hui à rétrécir.