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L’expert en économie et gestion des entreprises Djenidi Bendaoud : «La compétitivité des entreprises est une science…»

Pourquoi les entreprises algériennes restent, dans leur grande majorité, boiteuses ? La question est d’autant plus pertinente que plusieurs d’entre elles posent aujourd’hui, de véritables problèmes aux autorités, indécises quant à leur « liquidation » ou leur « redressement ».

Pour l’expert en économie et gestion des entreprises, Djenidi Bendaoud, et qui a été aussi ex‐DG de l’INAPI, « si le Japon peut le faire, pourquoi pas nous ? ». En fait, cette question, dit‐il, est tirée du titre d’un film documentaire diffusé sur la chaine de télévision américaine NBC en 1980 a montré à des amé‐icains stupéfaits le pourquoi de la réussite des entreprises japonaises et de la compétitivité de leurs produits. La stupéfaction des américains a été encore plus grande lorsqu’ils ont découvert que ce sont des experts américains (Deming, Juran, etc.) qui ont été à l’origine de cette réussite.

« Durant la décennie 1980, le Japon fait triompher la compétitivité de ses exportations dans plusieurs branches des technologies de pointe. Et c’est précisément dans l’industrie automobile qu’il a développé de nouveaux modes de gestion de la production. Ces nouveaux modes nés de leur ambition de dépasser la productivité américaine visent l’atteinte de deux objectifs majeurs : ‐La lutte contre tous les gaspillages aussi bien de produits, de temps que de capital ‐L’abaissement en permanence des couts de production

C’est dans ce pays, dit‐il, que sont nés les concepts tels management par la qualité totale (TQM), la production en flux tendus ; le Kaizen (amélioration continue), les cercles de qualité. Aussi, pour encourager encore plus ses entreprises à promouvoir la qualité dans leurs processus de production, le Japon a été le premier pays au monde à instituer, en 1950, un prix national de la qualité plus connu sous le nom de « prix Deming », en hommage au professeur et consultant américain Edward Deming. « Aujourd’hui la plupart des pays ont créé des prix nationaux de la qualité à l’exemple des Etats Unis, de la France, du Canada, de la Tunisie, du Maroc.

Pour Bendaoud, ces distinctions ne constituent en fait que le couronnement d’efforts engagés par les entreprises et soutenus par les Etats dans le cadre de démarches qualité mises en œuvre sur le moyen et le long terme. Entre 1992 et 1996, le ministère allemand de la recherche, soutenu par les industriels, a initié un programme d’assurance de la qualité pour un montant de 350 Millions de DM. En 1995 l’Union Européenne a adopté une politique de promotion de la qualité pour engager les entreprises sur la voie de l’excellence. En 1996, la RUSSIE a créé l’académie de la qualité, composée de 600 experts, décideurs et hommes d’affaires chargés d’assister les entreprises en matière d’implantation de systèmes qualités. De même, au Quebec, la mise en œuvre de démarches qualité fait l’objet d’engagements réciproques entre le gouvernement d’une part et les entreprises d’autre part. Ces engagements sont contenus dans la charte québequoise de la qualité totale signée par le gouvernement en 1996.

 Au niveau mondial l’organisation internationale de normalisation a adopté en 1987 un ensemble de normes sur l’assurance qualité et le management de la qualité plus connues sous le nom de normes ISO 9000. La qualité est une ressource au service de la compétitivité des entreprises. Il n’est de l’intérêt d’aucune entreprise, quelle que soit sa taille ou sa position sur le marché de feindre ignorer cette ressource.

La démarche qualité est un processus permanent du management de l’entreprise qui apporte aux managers des méthodes, des outils et une culture. La qualité est un ensemble de principes et de méthodes organisés visant à mobilier l’entreprise autour de la meilleure satisfaction des clients. De ce fait, il est nécessaire que les entreprises enrichissent leur culture métier d’une culture client.

Alors, retournons la question première à un contexte local, algérien, et posons cette question : Pourquoi pas l’Algérie ? Pour notre expert, qu’il est loin le temps où notre pays organisait une conférence internationale regroupant les experts de plus de 40 pays et de 9 organisations internationales (ISO et ONUDI en parti‐ culier) pour débattre de la normalisation instrument indispensable à la promotion de la qualité.

C’était en 1976, année de l’adhésion de l’Algérie à l’organisation internationale de la normalisa‐ tion ISO. En 2000 le gouvernement algérien a adopté un programme de développement du système nationale de normalisation avec, entre autres mesures, une aide financière aux entreprises qui mettent en œuvre des démarches de management de la qualité et l’institution d’un prix national de la qualité . « La qualité partout, par tous et pour tous », tel devrait être notre leitmotiv.

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