Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est arrivé hier après-midi à Lisbonne (Portugal) pour une visite d’Etat de deux jours.
Le Président de la République est accompagné d’une importante délégation ministérielle lors de cette visite qui s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations d’amitié historiques, de coopération et de bon voisinage entre les deux pays.
Le Chef de l’Etat devrait, au premier jour de sa visite, rencontrer les membres de la communauté nationale établie au Portugal pour écouter leurs doléances.
Cette visite sera également marquée par la tenue d’un forum réunissant les hommes d’affaires des deux pays en vue d’échanger les expériences et s’informer sur les possibilités d’investissement dans les différents domaines et secteurs.
Les experts estiment qu’il s’agit d’une visite d’importance tant pour l’Algérie que pour le Portugal. Si Lisbonne a besoin des hydrocarbures algériens au plus haut degré, Alger devrait de la sorte trouver des équilibres européens et faire cesser un jeu sournois qui se mène en sous-sol contre ses intérêts. Aussi contrer les menées de Pedro Sanchez est un impératif d’urgence quant on voit l’alliance des eurodéputés français et espagnols lors de la dernière résolution du Parlement européen et qui a mené à une motion injuste et sournoise contre l’Algérie.
Le Portugal serait le partenaire attendu au vu de sa proximité tant avec l’Espagne qu’avec le Sahara occidental, et rien ne permet de passer outre ces relations avantageuses à tout point de vue. D’autant que deux conflits territoriaux opposent encore actuellement le Portugal et l’Espagne au sujet d’Olivença que la Constitution portugaise rend impossible que ce territoire soit reconnu comme espagnol.
L’autre conflit concerne la zone économique dans les eaux territoriales des îles Selvagens, au nord des îles Canaries, sous autorité portugaise et que l’Espagne les réclame au motif qu’elles ne se trouvent pas sur une plaque continental.
Les affinités politiques et historiques ne manquant pas, Alger a tout intérêt de consolider sa position avec Lisbonne. En fait, l’Algérie et le Portugal sont deux pays clés de la Méditerranée ouest et de ce fait, peuvent jouer un rôle crucial dans le bassin méditerranéen, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et la migration clandestine, mais aussi en termes de paix et de stabilité dans la région, quand d’autres pays voisins ne jouent plus leur rôle.
Au final, les vues des deux pays convergent autour des différentes questions internationales et régionales d’intérêt commun tout en partageant les mêmes principes diplomatiques basés sur le respect mutuel, la réciprocité, et le respect de la volonté des peuples, d’autant que le Portugal a introduit dans sa Constitution le droit des peuples à l’autodétermination.
Pour cela, l’Algérie a le temps. Encore faudrait-il maintenir la cadence de ce type de coopération au sommet pour faire pièce aux velléités de certains autres pays de l’Union, tout en renforçant ses propres capacités économiques dans une conjoncture difficile qui risque de laisser les pays fragiles « sur la carreau ».