En 2002, l’Union africaine, créée en 2000 à Durban en Afrique du Sud, remplace l’Organisation de l’unité africaine. Et si aujourd’hui, les réunions de l’Union Africaine passent pour des sessions ordinaires, il en a fallu beaucoup de sueur et de douleur pour en arriver là.
Les « pères fondateurs » du Panafricanisme étaient des révolutionnaires, des chefs, des guérilleros. Au lendemain des indépendances africaines, le mot d’ordre était au non-alignement, à l’émancipation et au développement de l’Afrique.
Beaucoup d’illusions se sont dissipées, des utopies volatilisées en cours de route, mais l’objectif est resté le même en 2023.
Ce ne faut jamais partie facile pour les Africains face aux anciennes puissances coloniales, qui, même de loin, ont continué à manœuvrer pour les maintenir sous le joug.
Au fil des années et des indépendances, les adhésions se succèdent et l’Organisation de l’unité africaine essayera dans les limites du possible de se faire entendre.
Souvenez-vous en, il y a 60 ans jour pour jour, l’OUA, l’Organisation de l’unité africaine – l’ancêtre de l’Union africaine – voit le jour à Addis-Abeba en Éthiopie, avec les efforts de trente-deux chefs d’État et de gouvernements, à leur tête le panafricaniste président ghanéen Kwame Nkrumah. Dans la douleur, ils parviennent à s’entendre autour d’un projet commun.
Huit ans après la Conférence de Bandung, marquant l’entrée du tiers-monde sur la scène internationale, le premier sommet panafricain de l’Histoire met en avant deux thèmes fédérateurs : la décolonisation et la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Mais ce 25 mai 1963, c’était surtout un message d’unité et fraternité symbolisé à merveille par l’image de l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié entrant dans son palais main dans la main avec Nasser l’Égyptien … et un rêve, celui de bâtir un devenir commun peu de temps après les premières indépendances.
Soixante années plus tard, l’Afrique s’émancipe encore peu à peu des tutelles et regarde fermement les anciennes puissances droit dans les yeux. Seul le Sahara occidental attend encore son heure ; seul le Maroc demeure dans cette insoutenable position de dernier pays colonisateur du continent.
Aujourd’hui, les temps ont changé et les cartes sont en train de changer de main face à une Europe soudainement fragilisée par une guerre en Ukraine qui s’éternise et s’internationalise.