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Alger

Bejaia, capitale de la fermeture des routes

Autrefois, perle de l’Afrique du Nord, Bejaïa est devenue depuis quelque temps un cauchemar pour tous, notamment pour les automobilistes et les opérateurs économiques. Il ne se passe pas, en effet, un jour sans qu’on annonce dans quelques parties de la wilaya la fermeture de l’une des routes nationales ou départementales qui la traversent.

Utilisée comme moyen de pression pour forcer la main aux autorités, la fermeture des routes est en passe de devenir le phénomène le plus perturbateur et le plus nocif dans la région. S’il fallait décrire et recenser les souffrances et les lourdes conséquences générées par ce phénomène, ce serait à ne plus en finir.

Combien sont les travailleurs empêchés de rejoindre leurs postes de travail en raison de ce phénomène ? Combien sont les malades auxquels on a fait rater leur rendez-vous ? Combien sont les voyageurs auxquels on a fait rater leurs vols ? Combien sont-ils ces commerçants et ces entrepreneurs qui se retrouvent souvent bloqués à cause de ces fermetures ? Ce phénomène a causé et cause énormément de mal à la région qu’il nécessite une prise en charge urgente avant qu’il ne prenne des proportions ingérables.  L’économie de la région a pris un coup par ces blocages, mais on continue curieusement à y recourir.

Si sur les réseaux sociaux, il y a presque unanimité dans la condamnation au recours systématique à la fermeture des routes dans les actions de protestation, sur le terrain rien n’est fait dans le sens d’y mettre un terme. Et c’est justement cette absence de réaction sur le terrain qui fait que ce phénomène soit banalisé et pratiqué par n’importe qui et sous n’importe quel prétexte.

Quand l’inconscience, la surenchère, l’incompétence, la permissivité et l’impunité se conjuguent, ils ne peuvent donner naissance qu’à ce genre de phénomène exécrable qui empoisonne le quotidien des populations.

Si les responsables en charge des affaires publics tenaient leurs promesses, si les problèmes des citoyens étaient réellement pris en charge et si la loi était appliquée scrupuleusement et que toute contravention était sanctionnée quel que soit son auteur, on ne serait pas arrivé là. Mais la situation de brouillamini politico-judiciaire entretenu depuis des années a permis tous les dépassements.

On récolte aujourd’hui les fruits amers des gestions antérieures. Il est vivement temps de se pencher sérieusement sur ce phénomène car il est en train de s’élargir à d’autres régions. La construction d’un mur en briques sur la RN 88 reliant Khenchela et Tébessa est un exemple des excès que peut prendre ce phénomène s’il n’est pas maîtrisé.

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