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Mégaprojet «SoutH2 Corridor»: L’Algérie a une carte à jouer

Le chancelier allemand Olaf Scholz a, récemment, écrit dans un tweet, au terme d’une rencontre qu’il a eue avec le chancelier autrichien Karl Nehammer que : «l’Allemagne et l’Autriche sont des voisins, des amis et des partenaires et nous voulons approfondir notre coopération bilatérale et faire avancer le corridor avec lequel nous garantissons l’approvisionnement en gaz et en hydrogène du Sud».

Le chancelier allemand parle en fait du mégaprojet « SoutH2 Corridor », une nouvelle route pour le gaz et l’hydrogène, destiné à relier la Tunisie et l’Algérie via l’Italie et l’Autriche, à travers un gazoduc de 3300 km, visant à transporter de l’hydrogène renouvelable d’Algérie vers l’Europe.

Le SoutH2 Corridor sera réalisé en partenariat avec le groupe italien Snam Spa, le groupe autrichien Gasconnect‐Austria et Trans Austria Gasleitung GmbH, le groupe allemand Bayernets GmbH. Il devrait permettre le transport d’une importante capacité d’hydrogène.

La nouvelle route dont il est question est un moyen de transport efficace, compétitif et durable, favorisant la sécurité d’approvisionnement en hydrogène grâce à des raccordements aux sites de stockages.

Il aura l’avantage d’approvisionner l’Europe d’une quantité importante d’hydrogène vert à très faible coût, avec des économies de CO2 dans tous les pays tout au long de l’itinéraire, avec une contribution importante à la réalisation des objectifs climatiques européens et nationaux.

Le marché prometteur de l’hydrogène en Algérie avait fait précipiter le leader européen des énergies renouvelables. L’Allemagne a été le premier pays à faire confiance à la volonté de l’Algérie à développer cette énergie propre.

Ainsi, les deux pays ont signé un protocole d’accord, fin 2022, pour la construction de la première usine d’hydrogène dans le pays d’Afrique du Nord. Signé entre la compagnie pétrolière nationale Sonatrach et la compagnie gazière allemande VNG AG, l’accord prévoit une centrale d’une capacité de production de 50 mégawatts en hydrogène vert.

Le projet comprend, dans un premier temps, la réalisation des études de faisabilité relatives à la chaîne de valeur de l’hydrogène, de la production et du transport à la commercialisation, avec la possibilité d’utiliser les réseaux de canalisations entre l’Algérie et l’Europe pour le transport de l’hydrogène vert.

En mars de l’année en cours, une feuille de route pour le développement de l’hydrogène a été tracée par le ministère de l’énergie et des mines. Elle vise à faire de l’Algérie un pays pionnier au niveau régional et international dans la production et la commercialisation de cette nouvelle énergie, en œuvrant à fournir au marché européen 10% de ses besoins à l’horizon 2040.

L’Algérie entend ainsi tirer profit de ses capacités techniques et de ses avantages concurrentiels pour produire et exporter entre 30 et 40 milliards kilowatts d’hydrogène gazeux, liquéfiés et dérivés. Le pays est en mesure de réaliser des revenus annuels estimés à près de 10 milliards de dollars.

Dans une récente étude du cabinet Deloitte, il a été souligné que cette nouvelle source d’énergie (hydrogène) permettra une redistribution des cartes mondiales dans le secteur de l’énergie et potentiellement de l’industrie du futur. L’émergence de l’hydrogène vert, liée à celle des énergies renouvelables, redessinera le paysage mondial de l’énergie et des ressources dès 2030 et pourrait à terme constituer un marché de 1400 milliards de dollars par an, selon cette même étude.

Le conseil mondial de l’hydrogène, créé à Davos en 2018 par les grands industriels du secteur, avait recensé, en mai dernier, plus d’un millier de projets de production d’hydrogène vert annoncés dans le monde. Ces projets ont nécessité 320 milliards de dollars d’investissement pour des mises en service prévues majoritairement avant 2030.

À l’horizon de 2050, les principaux exportateurs d’hydrogène vert devraient être l’Afrique du Nord, avec 110 milliards de dollars par an, l’Amérique du Nord, avec 63 milliards de dollars, l’Australie avec 39 milliards de dollars et le Moyen‐Orient, avec 20 milliards de dollars, selon cette même étude.

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