Si la guerre éclatait au Niger, les conséquences sur toute la région en seraient particulièrement désastreuses, et l’Algérie en subirait de plein fouet les débordements. Il n’y a aucun doute sur l’existence de pareils périls, car si la guerre éclate, les répercussions seront grandes et désastreuses.
De ce fait, les grands efforts déployés par les autorités algériennes depuis le premier jour de la prise de pouvoir par la force à Niamey, avaient pour objectif d’éviter la guerre et proposer une solution pacifique comme unique clé de la crise.
Le professeur algérien de sciences politiques et relations internationales et analyste géostratégique, Ammar Sigha, décrypte ces dangers et pourquoi il faut vite les circonscrire : «Il faut d’abord nous entendre sur ceci : nous parlons des frontières géostratégiques avec 1 000 kilomètres de lisière frontalière au sud de l’Algérie avec le Niger, avec ses caractéristiques et sa topographie très complexe.
«On parle également de la difficulté de contrôler et de sécuriser les frontières, d’autant plus que les répercussions des sept coups d’État des trois dernières années au Sahel constituent à elles seules une crise humanitaire par excellence, à un moment où l’Algérie fait face désormais à des flux de réfugiés subsahariens qui parcourent l’intérieur algérien.
«Il existe des menaces incontestables autour de l’Algérie. La situation de crise dans la région, avec les groupes extrémistes aux aguets, aggrave la situation dans la région africaine du Sahel, une zone vaste et importante, qui s’étend de la mer Rouge à l’est jusqu’à l’océan Atlantique à l’ouest. »
«Tout cela génère, on s’en doute, des préoccupations sécuritaires chez le décideur algérien, ce qui a contraint, récemment, les autorités militaires et sécuritaires algériennes à créer une septième Région militaire, ce qui constitue un précédent dans l’histoire du système de défense algérien. Son quartier général est, justement, à Djanet, à la lisière des frontières avec l’Etat du Niger.
«De ce fait, tout cela justifie le souci croissant et justifié de l’Algérie en matière de sécurité nationale».
