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Production et vente de viandes rouges et blanches, un défi permanent

En autorisant l’importation des viandes rouges et blanches, le gouvernement veut réguler le marché et en même temps donner le temps aux autorités du secteur et aux opérateurs afin de prendre les mesures de redressement et d’adaptation à la conjoncture.

Le Gouvernement a autorisé l’importation des viandes rouges et blanches provisoirement pour une durée d’un mois. Les viandes rouges seront importées fraîches sous vide tandis que les viandes blanches le seront sous forme congelée. Pourquoi cette décision en ce moment ?

Premier objectif : remédier à la faiblesse de l’offre qui s’est traduite par une hausse vertigineuse des prix à la consommation, érodant ainsi le pouvoir d’achat des ménages. Il faut souligner également qu’avec la rentrée sociale, scolaire et universitaire, il est nécessaire de répondre aux besoins des cantines et des restaurants universitaires et d’autres établissements. Une question en cache une autre.

Pourquoi les filières nationales de l’élevage des bovins et des ovins, ainsi que la filière avicole n’arrivent pas à satisfaire la demande nationale ? Pourtant, des efforts considérables ont été déployés et consentis pour leur développement, particulièrement pour cette dernière, si on se réfère aux différents plans de développement mis en œuvre par le Gouvernement à travers le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

Selon certains experts, ces efforts ont donné des résultats tangibles à certains moments. Mais la conjoncture peut, de temps à autre, jouer de mauvais tours à l’économie. En effet, les deux crises successives, la Covid 19 et la crise russo‐ukrainienne, ont impacté négativement les marchés des matières premières, et en particulier les marchés des denrées agricoles et alimentaires.

Les échanges ont été perturbés, et avec la guerre, les routes du commerce international ont été bloquées. Par conséquent, les prix du maïs et du soja se sont envolés, sachant que ces deux denrées constituent 80% du coût de production de l’apiculture, par exemple.

Les apiculteurs ont subi de grandes pertes, amenant près de 80 % de ceux‐ci à déserter la filière. Il existe d’autres facteurs endogènes qui continuent de déstabiliser les filières de l’élevage, parmi lesquels l’inexistence de marchés de gros des viandes en bonne et due forme, couplée à la faiblesse ou l’absence d’organisation des filières en question.

C’est dans cet espace que s’inscrit le second objectif de la décision portant autorisation d’importer les viandes rouges et blanches. Il est question de se donner le temps de se concentrer sur le redressement des filières de l’élevage bovin, ovin et de l’apiculture. Il ressort des déclarations et interventions des différents opérateurs publics et privés du secteur de l’agriculture qu’il y a une prise de conscience que de nombreux projets d’élevage n’ont pas réussi à atteindre tous leurs objectifs.

Les experts établissent donc la nécessité de l’élaboration de plans stratégiques pour améliorer les sous‐secteurs de l’élevage en Algérie. Pour imaginer une stratégie, plusieurs question doivent être posées sur les objectifs. Petit élevage ou élevage intensif ? Ou localiser le petit élevage et l’élevage intensif ? Comment organiser les régies de production, d’alimentation et de santé, la génétique, les marchés, la distribution, etc.

Les plans en question doivent en outre mettre l’accent prioritairement sur le développement de la production des aliments tels que le maïs et le soja. C’est dire l’importance d’un élevage moderne et dynamique capable de s’adapter aux changements et aux mutations, même brusques et inattendus. Pour revenir à l’importation proprement dite, la distribution reste un défi majeur dans notre pays. Le consommateur devrait être informé sur les points de vente de proximité. C’est
un véritable défi à relever par les autorités compétentes.

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