Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, hier, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, selon un communiqué de la présidence de la République.
La réunion s’est déroulée en présence du directeur du Bureau de la Présidence de la République, M. Nadhir Arbaoui, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales, Brahim Merad, et de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Saïd Moussi, selon la même source.
Comme on peut aisément le deviner, le ministre de l’Intérieur français arrive à Alger avec des «dossiers lourds» : l’immigration clandestine, les «harragas», l’extradition des individus recherchés, etc.
De toute évidence, chacune des deux parties essayera de placer en haut ses intérêts. Côté français, Paris aura à cœur de faire valoir son principal souci, celui de faire avancer les mesures prises en France et de faire en sorte que les personnes jugées «indésirables», et sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français puissent rapidement être rapatriées vers l’Algérie.
Cette visite intervient alors que la France s’apprête à présenter un nouveau projet de loi sur l’immigration qui suscite de vifs débats dans les camps de la droite et de l’extrême‐droite, qui demandent une révocation de l’accord algéro‐français de 1968 sur l’immigration.
Le gouvernement français a jusque‐là écarté toute remise en cause de l’accord auquel tiennent les autorités algériennes. L’accord en question signé en 1968 organise la circulation, le travail et le séjour des Algériens sur le territoire français. Cet accord bilatéral, qui n’est pas le seul signé par la France avec des pays dont elle était le colonisateur, offre un statut particulier, voire exceptionnel aux ressortissants algériens qui souhaitent entrer sur le territoire français.
Alger, de son côté, aura à défendre ses intérêts et exigera de la France de répondre à ses sollicitations concernant plusieurs sujets, dont les visas, l’extradition, la coopération sécuritaire et judiciaire, la levée du secret sur les biens pillés en Algérie et exfiltrés vers la France, etc.
Donc, débat chaud en perspective, et la France doit jouer pleinement son rôle pour espérer reprendre avec l’Algérie les fils rompus de la coopération globale.