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Débats houleux et arrière-pensées politiciennes au Parlement français

Les députés, les sénateurs et les chefs de partis politiques ont trouvé le filon pour cette houleuse fin d’année politique en France : l’accord franco‐algérien de 1968. Après avoir été mis au‐devant de la scène médiatique par le trio Driencourt‐Zemmour‐Le Pen, le sujet fait aujourd’hui débat dans les institutions françaises, sur fond de guerre politicienne franco‐française menée par l’opposition contre le président Macron.

L’accord avec l’Algérie est en même temps un prétexte et un axe de travail pour cette opposition, car si le sujet permet d’écorner la politique de l’Elysée avec Alger, il permet également de mettre les migrants d’origine algérienne dans les plus mauvaises conditions possibles.

Ainsi, le texte sur l’immigration arrive dans l’hémicycle du Palais Bourbon, après avoir été adopté en première lecture au Sénat et en commission de l’Assemblée la semaine dernière. Pour la députée LFI Raquel Garrido, «la meilleure chose qui pourrait arriver à la France, c’est que cette loi reparte dans les cartons».

«On va entrer dans une phase ignoble pendant quinze jours.” Invitée de FranceInfo ce samedi 9 décembre, la députée de La France Insoumise de Seine‐Saint‐Denis, Raquel Garrido, a réagi à l’arrivée du projet de loi immigration à l’Assemblée nationale lundi, après son adoption en première lecture au Sénat et en commission de l’Assemblée la semaine dernière.

“On va allumer le poste, la télévision et tout va être de la faute des immigrés. C’est quelque chose de déflagrateur sur la société”, a déclaré l’élue, qui votera la motion de rejet du texte, car “la meilleure chose qui pourrait arriver à la France, c’est que cette loi reparte dans les cartons”, selon BFMTV.

“La réalité arithmétique, c’est que le président Macron est minoritaire à l’Assemblée nationale et que tous les groupes se sont exprimés contre cette loi. Donc la logique démocratique est que lundi, le débat cesse, avec l’adoption de la motion de rejet”, a‐t‐elle martelé, craignant toutefois que “ les macronistes puissent avoir le soutien de l’extrême droite”.

La députée “refuse que Gérald Darmanin fasse croire qu’il traite la question de la délinquance et du crime en s’en prenant d’abord aux immigrés” et “propose que le gouvernement cesse de proférer ce sous‐entendu selon lequel il y aurait certaines nationalités aptes au crime et d’autres non”.

Alors que le ministère de l’Intérieur a envoyé des communiqués listant dans chaque territoire des cas anonymes d’étrangers délinquants pouvant être expulsés, vantant le projet de loi, Raquel Garrido estime que Gérald Darmanin “va essayer de faire croire qu’il s’occupe de la sécurité des Français à travers cette loi qui n’est pas une loi sur la sécurité”.

Des parlementaires LFI et socialistes ont d’ores et déjà dénoncé des “tactiques répugnantes” et des “pressions” du ministre de l’Intérieur. “Le gouvernement souffle sur les braises en transmettant des informations non vérifiables, et piétine la séparation des pouvoirs en mettant une pression inédite et inacceptable sur les parlementaires”, ont fustigé les sénateurs socialistes.

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