Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, hier, au Palais des Nations, à Alger, l’ouverture de la session extraordinaire des deux Chambres du Parlement.
Des versets du Saint Coran ont été récités et l’hymne national a été exécuté à l’ouverture de la session, tenue en présence du président du Conseil de nation, Salah Goudjil, du président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, du Premier ministre, Nadir Larbaoui, du président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj, du Chef d’Etat‐major de l’Armée nationale populaire (ANP), le Général d’Armée Saïd Chanegriha, du directeur de Cabinet par intérim à la Présidence de la République, Boualem Boualem, ainsi que de hauts responsables de l’Etat et des membres du gouvernement.
Cette session extraordinaire se tient conformément au décret présidentiel numéro 23‐462 du 19 décembre 2023 portant convocation du Parlement en ses deux chambres réunies.
Dans son discours sur l’état de la nation prononcé devant les deux chambres du Parlement réunies, le président Tebboune a exprimé sa fierté d’être en présence des représentants du Parlement, ajoutant : « Vous êtes les représentants de la nation et la première pierre angulaire de reconstruction institutionnelle dans la nouvelle Algérie ».
Le Président de la République a poursuivi : « Je témoigne de votre intégrité et que vous êtes le premier Parlement dont l’élection n’a pas été réussi grâce à l’argent sale ».
Le président de la République a fait un large survol de la situation du pays, tant au plan interne qu’extérieur. Des mots forts ont été prononcés et une vision de l’avenir a été dégagée pour tracer un parcours qui n’est pas sans embuches, cerné qu’il est par des hostilités de toutes parts.
Le Président de la République a également promis qu’il s’était engagé à user du « dialogue constructif comme méthode de travail, et de la franchise et comme outil de gestion des affaires publiques », soulignant au passage, qu’aucun président de la République n’a prononcé un discours au Parlement depuis celui du défunt président Boumediene en 1977.
Et c’est cette franchise qui le pousse, dit‐il, « à prendre aujourd’hui, l’initiative, à travers vous, de m’adresser à la nation algérienne à travers l’exemple du peuple : soyons unis pour l’aboutissement de ce dont nous nous sommes engagés à réaliser comme nobles objectifs. »
Le Président de la République a ajouté : « Ce sont les objectifs pour lesquels notre fier peuple a manifesté le 19 février 2019, exigeant le changement et donnant l’exemple d’une expression pacifique et civilisée, exprimant sa ferme volonté de mettre fin à la crise dangereuse qui a mis les institutions du pays à rude épreuve par la détérioration de la gouvernance, la propagation de la corruption et de la pollution de la vie politique qui s’en est suivi, sans oublier le dévouement des méthodes d’investissement prédatrices de l’argent public. »
Le président Tebboune a ajouté qu’il ne pouvait ignorer l’appel de millions d’Algériens qui réclamaient le sauvetage du pays : « J’ai promis au peuple algérien, qui m’a accordé sa confiance, que j’œuvrerai sans relâche à l’instauration d’une nouvelle République », soulignant qu’il n’avait ménagé aucun effort pour « mettre en œuvre son programme, à commencer par les réformes constitutionnelles visant à rétablir l’État de droit, jusqu’aux réformes économiques, et à consacrer le caractère social de l’État ».
Le président de la République a également mis en relief la récupération de plus de 30 milliards de dollars de fonds volés, représentés en argent, en biens immobiliers et en unités industrielles, tout en continuant à « lutter pour récupérer l’argent du peuple », et soulignant qu’ »un certain nombre de pays européens ont exprimé leur volonté de restituer l’argent volé à l’Algérie ».
Concernant l’avenir du pays, qui est tributaire dans une large mesure de son matelas financier, le Président de la République a confirmé que l’Algérie est à l’abri des problèmes nutritionnels, comme le reconnaît l’ONU, et le taux de croissance économique en Algérie a atteint 4,2, selon la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
Le Président de la République a révélé que la réserve de change dépasse les 70 milliards de dollars, et ce, non seulement en raison des prix, mais aussi de la volonté des patriotes.
Concernant le secteur minier, le Président de la République a déclaré : « J’ai donné des instructions à tous les responsables du secteur minier d’éviter d’exporter les matériaux dans leur état d’origine et de les exporter après conversion », et promis à nouveau que « le chemin de fer atteindrait Tamanrasset et Bachar », précisant que l’Algérie produit actuellement 5 millions de tonnes de fer.
Dans le domaine des importations, le Président de la République a déclaré que l’importation de porcelaine et de céramique était totalement interdite. Concernant la numérisation, le Président a déclaré que d’ici la fin du premier semestre 2024, « nous terminerons la numérisation de tous les secteurs ».
Concernant la communauté nationale établie à l’étranger, le Président a fait part de sa décision de réduire de 50 pour cent le prix des billets d’avion au profit des membres de la communauté nationale à l’étranger, « dans le but de leur permettre de passer le mois sacré du Ramadan dans le pays ».
Pour la Palestine, l’Algérie sera toujours là : « L’Algérie est aux côtés de la Palestine, qu’elle soit l’oppresseur ou l’opprimé, ajoutant que « notre position sur la question palestinienne est claire et nous ne l’abandonnerons pas ».
La question du Sahara occidental a également été présente : « Il s’agit d’une question de décolonisation, et ce n’est pas par hostilité à nos frères marocains », car ce dossier « est toujours en discussion au niveau des Comité de décolonisation des Nations Unies ».