Même si Bamako, par le biais de sa presse bambara, montre des signes de satisfaction mesurée concernant le plan de paix inclusif, proposé par Goïta dans l’objectif d’initier une sortie de crise entre Maliens, «dépassant» les accords de 2015, la situation au Nord‐Mali demeure particulièrement précaire.
Quelques figures non représentatives à Gao ont certes fait la promesse de consulter les populations locales au sujet de cette proposition, mais le plus gros des troupes dans le Nord‐Mali demeure résolument, absolument et ostensiblement tourné vers l’application des seuls «Accords d’Alger», car ils mettent en demeure le pouvoir à Bamako de s’en tenir aux articles paraphés par les belligérants.
Les chefs du cadre stratégique permanent, de même que le conglomérat de la Coordination des mouvements de l’Azawad, lesquels représentent toutes les populations à Kidal, Ménaka, Tombouctou, Tessalit, Taoudenni, etc., s’en tiennent toujours aux Accords d’Alger et ne veulent pas entendre parler d’une autre initiative que la «bande à Goïta» va concocter nuitamment.
Les images qui nous parviennent du Nord‐Mali ne sont pas rassurantes : les chefs de l’Azawad passent en revue les troupes et semblent prêts pour une longue guerre d’usure. Bamako pourrait facilement s’enliser dans une guerre de laquelle il ne sortira pas avant dix ans.
Pourtant, Alger multiplie les gestes de bonne intention ; l’ambassadeur d’Algérie au Mali est rentré il y a une semaine, à Bamako, plus de deux semaines après son rappel par Alger, lié à des tensions diplomatiques entre les deux pays voisins.
L’ambassadeur d’Algérie au Mali est rentré, le vendredi 5 janvier, à Bamako, faisant retomber les tensions de plusieurs crans, mais, surtout, contrecarrant le jeu de stratégies de certains Etats tiers qui pensaient évacuer le Plan de paix d’Alger pour commencer le big reset au Nord‐Mali et plonger toute la région dans un chaos programmé.
