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Les attaques des Houthis embrasent la mer Rouge

Un deuxième navire commercial a été touché par un missile dans la mer Rouge dans les 48 heures, et le geant Shell a interrompu le transit des pétroliers par la voie navigable alors que le groupe Houthi répondait aux frappes aériennes américaines et britanniques au Yémen.

En effet le navire grec « Zografia » a été heurté à environ 122 kilomètres au nord‐ouest de Saleef, au Yémen et lundi dernier, un autre navir américain, le « Gibraltar Eagle », a été attaqué dans le golfe d’Aden.

Depuis vendredi dernier, la marine américaine a conseillé aux navires de rester à l’écart du sud de la mer Rouge, interrompant ainsi le transit par le canal de Suez pour ceux qui suivent les directives. Cette décision a créé de nouvelles perturbations dans le commerce, car tout, des conteneurs aux pétroliers et méthaniers, a commencé à faire des détours sur des milliers de kilomètres autour des côtes africaines, menaçant de perturber et de retarder les chaînes d’approvisionnement et de conduire à une nouvelle poussée d’inflation qui pourrait nuire à l’économie mondiale.

Les entreprises qui possèdent et exploitent des centaines de navires ont répondu aux conseils de rester à l’écart (de la mer Rouge et du golfe d’Aden), la plus récente étant la grande compagnie pétrolière Shell, basée à Londres, qui a suspendu le passage des cargaisons dans la région au milieu des craintes d’une escalade continue du conflit, selon ce qui a été publié par le Wall Street Journal.

Dans un contexte parallèle, un porte‐parole de la célèbre compagnie maritime japonaise « Mitsui OSK Lines », qui comprend une flotte d’environ 800 navires, a déclaré qu’elle avait également arrêté les opérations de transit. La marine britannique a déclaré que les autorités enquêtaient sur le dernier incident survenu dans cette zone, au cours duquel un navire a été heurté dans la cale.

La marine britannique ne révèle généralement pas l’identité des navires attaqués. Les Houthis ciblent des navires depuis des semaines, affirmant qu’il s’agit d’une réponse à la guerre menée par l’entité sioniste contre la bande de Ghaza. Un porte-parole des Houthis a critiqué mardi dernier la décision des compagnies maritimes d’éviter la mer Rouge, affirmant que seuls les navires liés à l’entité sioniste se sont vu refuser le passage.

Cependant, les Houthis ont averti vendredi dernier, après les frappes aériennes américaines et britanniques contre le groupe au Yémen, que les navires commerciaux en provenance de ces deux pays seraient considérés comme des cibles. Même si les attaques de ce lundi concernaient un navire américain, on ne sait pas exactement pourquoi le pétrolier grec a été touché.

Dans le passé, certains navires, notamment deux transportant du pétrole russe, semblent avoir été ciblés par erreur comme le « Zovia » qui navigue sous pavillon maltais et est couvert par une assurance auprès d’une compagnie basée en Norvège.

En entrant dans le golfe d’Aden, le navire grc « Zografia » a désactivé son signal de suivi par satellite, mais a rétabli le contact après avoir franchi le détroit de Bab el‐Mandeb. Il semblait que le navire avait ensuite été attaqué puis avait changé de cap. La soute du navire a été endommagée, mais celui‐ci a pu poursuivre son voyage.

La poursuite des attaques a fait augmenter le coût de l’assurance des bateaux naviguant dans la région. Le coût de l’assurance contre les risques de guerre a été multiplié par 10 au cours des dernières semaines, affirment les spécialistes, pour atteindre environ 1 % de la valeur du navire, ont déclaré, cette semaine, des sources proches du marché.

Cela signifie qu’un navire de 100 millions de dollars pourrait devoir payer 1 million de dollars pour traverser la mer Rouge. Et les perspectives d’une baisse de tension dans la région ne sont pas encore perceptibles. Les Houthis semblent avoir trouvé comment peser, à leur manière, sur les tensions au Moyen‐Orient.

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