En fait, il y a des raisons objectives derrière cette décision, notamment l’appréhension d’un monde plus agité et carrément hostile avant la fin de l’année, avec des élections organisées dans 50 pays dans le monde, notamment aux États‐Unis. Ce qui est édifiant, c’est que les États‐Unis d’Amérique exportent souvent leurs séismes internes vers le monde, et cette année, la crise aura été plus prononcée, avec une série d’échecs politiques, militaires et géopolitiques qui pousseront Washington à attaquer à droite, à gauche, à s’agiter partout, avec les conséquences du désordre que peut provoquer un éléphant dans un magasin de porcelaine.
La décision d’avancer la date de l’élection présidentielle est éminemment motivée par des raisons politiques et géopolitiques, et le monde sera témoin, avant la fin de l’année, d’une crise et d’une détérioration de la situation, ce qui a contraint l’État algérien à organiser des élections avant terme et se préparer, de la sorte, aux transformations qui peuvent survenir alors à tout moment.
La lecture des données observables pousse à tout faire pour éviter des variables potentiellement importantes et complexes au niveau régional et international. L’État algérien doit de ce fait anticiper les changements potentiels et se préparer aux conséquences.
L’année 2024 sera marquée par de violentes fluctuations à tous les niveaux, et malheur aux pays fragiles et faibles, car ils seront plus vulnérables aux menées souterraines. Il est de l’ordre de la logique politique et géopolitique que les échecs des États‐Unis et d’Israël de 2024 se répercuteront sous forme de puissantes machinations visant à les faire rebondir et à inverser les choses en leur faveur.
Une note d’analyse de l’agence presse service (PAS) évoque dans trois axes, les raisons de l’annonce d’avancer l’élection présidentielle à septembre 2024, qui semble « en avoir désarçonné plus d’un ». Le Président de la République, « dans son souci de transparence, a déstabilisé ses adversaires, mais également un peu ses alliés par cette annonce qui semble brutale, dans la forme, mais tellement cohérente dans le fond.
« Qui contrôle le timing, contrôle la situation. Le Président Tebboune a toujours été un « maître des horloges », souvent déroutant, mais jamais submergé. Le premier enseignement de cette annonce d’une élection anticipée est le retour à la normalité, relève l’APS dans une lecture de l’annonce de la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de la tenue d’une élection présidentielle anticipée le 7 septembre 2024.
« Les événements de 2019, la présidentielle reportée de juillet 2019, celle « à la hussarde » de décembre 2019, avaient modifié le calendrier électoral algérien et bouleversé les traditions à cause d’événements politiques exceptionnels de par leur gravité.
Pas de faiblesse face à l’adversité
L’Etat algérien n’est plus en crise ou en situation d’urgence. Il a reconquis sa stabilité. Ses institutions ont retrouvé leur équilibre. Il a retrouvé son processus décisionnaire. L’agenda électoral est donc re‐calibré en fonction de cette norme. De la norme démocratique. De ce retour à la quiétude constitutionnelle et institutionnelle. Quitte à écourter de son propre mandat, la réflexion présidentielle semble avoir été guidée par ce souci de re‐stabilisation de l’édifice de l’Etat.
« Le deuxième enseignement est l’éternel retour au peuple. Seul décideur et seul comptable de l’action du Président de la République. Cette annonce est le signe que le Président Tebboune fait confiance à son peuple, aux citoyens et aux électeurs. A leur jugement et à leur lucidité. Certes, certaines voix habituelles ont commencé à échafauder les scénarios les plus absurdes, faute de décoder la boîte noire présidentielle.
La parole est libre et la spéculation gratuite. « Sauf que si les ennemis sont désarçonnés, c’est précisément à cause de cette relation charnelle entre un Président et son peuple. Le Président Tebboune n’a jamais eu besoin d’un intermédiaire. D’un filtre. D’une tutelle. Il avait établi, dès le début de son mandat, le langage de la vérité et de la franchise pure avec son peuple. Sans détour. Sans ambigüité. Quitte à en choquer certains, ou a en bousculer d’autres. C’est le style présidentiel, il est typique au Président Tebboune qui a toujours eu l’audace de sortir des sentiers battus.
De parler crûment à son peuple car il l’estime mature et allergique au mensonge politique. C’est dans ce sens qu’il revient à lui, et à lui seul, de leur adresser sa vision du futur. Quand il le décidera. « Le troisième enseignement est, sans nul doute, le calcul géopolitique. Le dernier sommet du gaz, la gestion des conflits et les mutations géostratégiques et sécuritaires dans la région ont certainement mûri cette réflexion.
Influé sur cette annonce. L’Algérie joue une partition serrée qui va conditionner son avenir de Nation face aux nouveaux colonialismes. « Le retour à la stabilité qui a été le souci cardinal du Président Tebboune doit trouver son prolongement dans le message qu’envoie l’Algérie à ses partenaires et à ses ennemis historiques. Il ne faut pas compter sur une fragilité intérieure. Il n’y aura pas de faiblesse face à l’adversité.
L’Algérie est prête pour les défis qui la menacent et avancer une présidentielle est le message de cette sérénité retrouvée. « Enfin, le dernier enseignement est, sans conteste, le calme personnel du Président. On ne le soulignera jamais assez, mais l’Algérie a un Président qui travaille. Il a un job à faire et a un seul patron : le peuple. Et tant qu’il n’a pas réalisé ses objectifs entièrement, ses promesses solennelles, ses engagements inébranlables, il demeurera complètement focalisé sur le parachèvement de son pacte avec les Algériens. Avec le citoyen auquel il a redonné la dignité d’être l’arbitre suprême.